Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, pirate des mots et philanalyste en herbe présente :
l'ACTE III de la pièce de théâtre
Le Chalet Bleu, une psycomédie !
l'ACTE III de la pièce de théâtre
Le Chalet Bleu, une psycomédie !
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Merci…
Voici maintenant l'acte III presque en totalité… La dernière page vous sera offerte à la demande… et avec l'espoir d'une critique constructrice pour m'aider à améliorer l'ensemble !
Merci.
Merci.
ACTE III
[Ilan allongé sur le canapé, Kate et Marie Jeanne prostrées l’une contre l’autre, assises par terre].
Thérèse [revenant du coin cuisine avec Yvane] :
— Cet épisode poétique est terminé…
Merci Ilan !
Yvane :
— Merci Ilan !
Ilan :
— Oups…
Vraiment désolé…
Habituellement je tiens bien plus longtemps…
C’est l’émotion !
C’est sûr…
J’ai une de ces soifs…
John :
— Un petit verre, jeune homme, pour tout rincer ?
Anne :
— NON !
John :
— Ah…
Je parle d’eau pétillante, ça va de soi…
Yvane :
— Oui…
Un peu d’humour pour détendre l’atmosphère !
H.D :
— Trop de questions sans réponse et depuis longtemps…
Ici nous devrions en savoir davantage.
André :
— Oui, pourquoi ?
Et comment ?
Qui donc a bien pu provoquer cette rencontre ?
C’n’est pas dû au hasard…
Nous sommes réunis
Par quelle volonté ?
Qui l’a manigancée
Pour qu’enfin la lumière
Soit faite sur ce drame ?
H.D :
— L’oncle Jean doit peut-être arriver maintenant ?
Thérèse :
— Ah, l’oncle Jean…
Son histoire a commencé ici, tout à l’heure…
Et vous n’avez pas laissé notre cher conteur
Annoncer son retour !
Donnez-lui maintenant la possibilité
De s’exprimer pour que l’on comprenne l’histoire !
[La lumière se fixe de nouveau sur John, qui fume la pipe tranquillement près de la cheminée, confortablement assis dans son bon fauteuil]
[Fond musical au piano]
Ilan :
— L’oncle Jean… c’était vous ?
Marie Jeanne :
— Et si La Maison Bleue…
C’était ici ?
Kate :
— Je suis perdue…
Yvane :
— Chut, silence…
On t’écoute, go on,
John…
C’est à toi !
John :
— Oui…
Ce jour du 13 avril
En l’an de grâce 1943,
En Afrique du Nord…
Mission délicate, dangereuse, risquée…
Les deux amis passèrent un pacte — une alliance
Sacrée — au cas où l’un des deux ne revienne
Pas vivant cette fois…
Hélas, Olam fut dénoncé, et mis en camp
Pour être déporté.
H.D :
— Quelle horreur…
En Afrique du Nord !
Et son ami ?
Il n’était pas juif, lui…
John :
— En effet.
Pour les Allemands, la différence comptait,
Mais arrêté en même temps que son ami,
Il garda le silence sur ses origines
Et fut aussi envoyé dans le même camp.
Être pris pour un juif ou comme agent secret…
Mieux valait rester unis, pour essayer de
Continuer la lutte, achever la mission !
André :
— Remarquable folie !
Cet homme est donc un « Juste parmi les Nations »…
Si cette histoire à prouver se révèle vraie !
Anne :
— Que sont-ils devenus ?
Oui…
Ont-ils survécu ?
Et tous les enfants juifs ?
John :
— Il y a eu des jours sombres… des jours si sombres !
De camp en camp… l’horreur…
Lors d’un transit… une occasion de s’échapper.
Olam blessé… nous sommes de plus en plus faibles…
Mais nous avons la foi.
Nous croyons en l’humain…
L’amour existe au-delà de toutes ces guerres !
Nous poursuivons la mission… nous réussissons…
H.D :
— Ah, vous vous dévoilez
Enfin…
L’officier britannique
C’était vous !
John…
André :
— Je suis bouleversé !
Kate :
— C’est magique…
Marie Jeanne :
— Est-ce que cette histoire
Va bien se terminer ?
Et l’oncle Jean ? C’est vous ?
Je ne comprends plus rien !
Anne :
— Laissez notre conteur poursuivre son récit !
Yvane :
— Oui… ce pacte sacré ?
John :
— Olam meurt dans mes bras.
Nous avions tous les deux un projet de Fondation
Pour accueillir des enfants issus de la guerre,
Sans frontière, où ils seraient heureux malgré toutes
Les souffrances vécues :
Réaliser un orphelinat d’excellence…
Olam avait créé des liens sérieux avec
Quelques grandes familles juives immigrées
Aux États Unis, et moi, pour ma part j’étais
En bonne entente avec des Quakers bien nantis,
Du monde de la banque
Des grands de la finance.
Très vite après la guerre,
Ce rêve d’Olam a pu prendre forme… sans
Sa présence physique qui me manque tant…
Mais fort de sa mémoire et fort de son amour
J’ai su tenir parole !
Kate :
— Alors la Fondation Deva Dassy, c’est vous ?
Pour les orphelins juifs…
H.D :
— Mais elle n’est pas juive… Deva Dassy ?
André :
— À demi, c’est possible ?
John :
— Nous sommes tous issus d’Adam — si vous avez
Encore ce besoin
De retrouver vos origines religieuses
À travers des racines légendaires pour
Vous sentir en famille.
Or, depuis ce brave qui s’était permis de
Troubler l’ordre de son dieu, très peu de bipèdes
Peuvent se prévaloir
D’être du genre humain !
Des guerres, des massacres…
Pour un dieu, pour un maître…
Au nom d’un idéal
On tue, on viole, on brûle…
À perdre la raison !
Deva-Dassy, fille de Germaine Polack…
Doit-elle prouver ses quartiers de juiverie
Par sa mère pour être accueillie par vous ?
En de tristes époques,
L’on s’en cachait… maintenant c’est une autre chasse
Aux sorcières : C’est une traque dans vos
Milieux psychanalytiques, philosophiques,
Artistiques, bourgeois-bohèmes… les vrais juifs
Des faux juifs… vous triez !
H.D :
— La leçon est sévère…
Je suis confus de vérités qui bouleversent !
André :
— J’en ai pris pour mon grade…
De même… merci John…
John :
— Une démonstration que j’ai crue nécessaire…
Je fus le directeur de cette Maison Bleue
Pendant quelques années.
Un orphelinat laïc de la Fondation
Ouvert aux enfants issus des drames humains.
Selon les vœux d’Olam.
Je me suis marié… et puis une naissance :
Une fille
Nous l’avons prénommée
Yvane !
Ilan :
— Oh je vais déjà mieux…
C’est ton père !
On s’est connus là-bas…
Mais tu l’appelles « John »…
André :
— Un jeu pour se moquer ?
Yvane :
— Pas du tout !
Je n’ai jamais vraiment réussi à parler
À mon père autrement…
Autrefois…
L’oncle Jean !
H.D :
— Oh… comme c’est étrange…
Kate et Marie Jeanne :
— C’est donc vous, l’oncle Jean ?
Anne :
— Alors laissez l’oncle Jean s’expliquer enfin…
John :
— Notre fille a grandi avec les orphelins.
Ma chère épouse et moi donnions à ces enfants
Tout ce que nous pouvions.
Comme tous les enfants m’appelaient « l’oncle Jean »,
Yvane a fait de même…
Elle intégrait le groupe !
André :
— C’est plutôt passionnant…
H.D :
— Alors Ilan a revu Yvane à quinze ans…
Et si j’ai bien compris…
Leur souvenir commun était La Maison Bleue !
Ilan :
— Là… j’ai le grand trou noir !
L’oncle Jean… oui, je me rappelle maintenant !
Mais une fille, chez le directeur… Yvane ?
Non… rien… c’est un mystère…
Kate :
— Ah oui !
Je me souviens…
Marie Jeanne :
— Oh, c’est notre oncle Jean…
Et la tante Marie…
Oui…
Pourquoi tout ce temps ?
Anne :
— Vous aviez cependant
L’occasion d’un retour sur les lieux, bien des fois ?
H.D :
— Non, le drame a créé un trop fort traumatisme…
J’ai tenté d’en savoir un peu plus sur l’histoire
Mais l’administration fut plutôt évasive :
Des rumeurs…
Une légende…
André :
— C’est certain…
Rien ne tenait dans les récits et les propos
Réunis de chacun…
Et l’impasse toujours
Sur Ivan.
Un choc psychologique
Comme ce soir, pourrait réveiller la mémoire
Afin de libérer les esprits de chacun.
H.D :
— Sommes-nous disposés à d’autres vérités ?
Anne :
— Plus de vingt ans après…
Kate :
— Je…
Je suis prête à tout…
Marie Jeanne :
— Moi aussi !
Ilan :
— Cela fait quelques mois que je cherche partout
Pour contacter des anciens de Deva-Dassy !
Ceux de La Maison Bleue…
Kate :
— Moi aussi…
Marie Jeanne :
— C’est pareil…
Anne :
— Je le sais mon chéri…
Ilan :
— Comment ça ?
Anne :
— J’ai reçu quelques messages par courriels…
Si j’étais un parent…
Ou une connaissance
D’Ilan, enfant pensionnaire à La Maison Bleue…
Un lieu dont j’ignorais jusqu’alors l’existence.
J’ai découvert cette histoire de ton enfance…
Ilan :
— C’est donc toi !
Anne :
— Oui… la blonde utilise parfois son cerveau
Afin de mettre en action de bonnes idées !
[CHANSON SUR LA BLONDE,
SUITE :]
[Anne]
Être blonde naïve
Ce n’est pas forcément
Être simple d’esprit…
Une blonde naïve
A préparé son plan :
Vous serez bien surpris !
Attention les amis,
Vous risquez de souffrir
En croyant que la blonde
Est ici sans cerveau…
Vous allez, c’est promis
Pleurer et aussi rire
Pour découvrir un monde
Où tout sera nouveau…
Être blonde naïve
Ce n’est pas forcément
Être simple d’esprit…
Une blonde naïve
A préparé son plan :
Vous serez bien surpris !
[Anne]
Être blonde naïve
Ce n’est pas forcément
Être simple d’esprit…
Une blonde naïve
A préparé son plan :
Vous serez bien surpris !
Attention les amis,
Vous risquez de souffrir
En croyant que la blonde
Est ici sans cerveau…
Vous allez, c’est promis
Pleurer et aussi rire
Pour découvrir un monde
Où tout sera nouveau…
Être blonde naïve
Ce n’est pas forcément
Être simple d’esprit…
Une blonde naïve
A préparé son plan :
Vous serez bien surpris !
H.D :
— C’est vous la réunion autour de l’oncle Jean,
Cette invitation étrange à La Maison Bleue ?
André :
— Remarquable…
Très finement joué !
Nous sommes bons acteurs…
Marie Jeanne :
— Nous voici réunis plus de vingt ans après,
Ilan, Katelyn et moi… c’est, c’est merveilleux…
Mais c’est horrible aussi !
Et Ivan ?
Kate :
— Ivan !
Ilan :
— Mon ami, mon frère, mon jumeau… mon amour…
Anne :
— Quelle thérapie aurait pu t’aider mon chou ?
Tu l’as toujours eu dans la peau sans consommer
Semble-t-il…
Et ta souffrance est à cœur perdu…
Ilan :
— Ah, mais non, non… c’était un amour platonique !
Nous étions bien trop jeunes…
Pas de sexe entre nous…
Et… je ne suis pas gay…
Anne :
— Ah oui ?
C’est bien dommage…
Et l’amour platonique peut être aussi sexué…
Et il n’y a pas d’âge à vivre le plaisir
Des corps qui se rencontrent !
L’histoire aurait été différente ce soir
Si tu avais osé libérer ton enfance
Des hontes et tabous de ta part homophile !
Ô, frustré de l’amour !
André :
— Sujet qui m’intéresse…
H.D :
— Oui… mais laissons Anne terminer avant tout !
Anne :
— Je devais vite trouver une solution
Cher Ilan… comprendre ton histoire, tes peurs…
Mettre enfin la lumière sur tes cauchemars
Qui pourrissent ta vie…
Notre vie !
André :
— Quelle audace !
Ah, vraiment !
J’aspirais aussi tant à ta guérison, Jeanne !
H.D :
— Moi, j’avais tout tenté — hors les médicaments —
Pour aider ma compagne !
John :
— Nous sommes tous avec nos faiblesses et nos manques.
J’ai aussi ma part de responsabilité
En lien avec une vieille colère en moi.
Pour aider les enfants qui n’ont pas de famille
Je n’ai pas perçu les souffrances de ma fille
Qui me semblait heureuse…
André :
— Merci John pour votre ressenti familial,
Merci…
Mais pour Ivan, alors…
Nous sommes en attente…
Vos propos personnels sont presque provoquants…
H.D :
— Vous êtes un peu égoïstes à nous faire
Languir autour de ces histoires de famille !
Nous voulons tous savoir…
Que s’est-il réellement passé cette nuit,
Où Kate, Marie Jeanne et Ilan ont tant souffert ?
Thérèse :
— Qu’il n’y ait pas méprise…
La belle histoire de l’oncle Jean finit bien…
Tous les mots sont pesés
Et vous concernent tous…
John, mon tendre époux est un merveilleux conteur…
Veuillez l’écouter sans ces jugements hâtifs
Que vous regretteriez !
Kate :
— Ah…
Oui !
Marie Jeanne :
— Vous êtes donc notre « tante Marie » !
Ilan :
— C’est du délire… Anne
Tu as fait … du grand art !
Pourquoi « tante Marie » ?
J’ai entendu Yvane vous nommer Thérèse !
Thérèse :
— Ça fait un peu vieillot !
J’ai repris mon second prénom… pour libérer
Yvane de sa construction plutôt complexe :
Elle ne savait plus le sens du mot maman,
Surtout, après le drame…
Ilan :
— Un drame donc…
Kate [en sanglots] :
— NON…
Marie Jeanne :
— C’est horrible !
C’est trop horrible…
John :
— Écoutez jeunes gens …
Nous sommes tous ici
Selon le souhait d’Anne
Afin de restaurer votre histoire… et la mienne.
André et H.D :
— Comment ça ?
Vous aussi…
John :
— Oui…
La vie était très heureuse
À La Maison Bleue, adossée à la colline…
L’ambiance bien vivante,
Beaucoup de liberté
Dans un esprit qui se voulait très familial.
Le rêve de construire un monde meilleur
Où l’amour humain s’éveille en chacun de nous.
Il y avait des enfants vraiment très joyeux,
Dont les inséparables.
Vous vous étiez créés une belle fratrie
Qui vous rendaient heureux malgré votre passé.
Au-delà des névroses, des traumatismes,
Vous étiez pétillants,
Beaucoup d’amour reçu, beaucoup d’amour donné…
Tout allait pour le mieux !
Et …
Le drame…
Après l’anniversaire d’Ilan…
L’incendie… la triste nuit du 4 août !
Kate :
— Ah, quelle horreur !
Marie Jeanne :
— Je ne m’en remettrai jamais…
Ilan :
— Tout ça, c’est de ma faute !
Mon anniversaire… Ah, je déteste ce jour !
J’étais le plus vieux…
J’ai pris le punch coco…
Et puis les cigarettes…
André :
— Alors Ivan est mort dans le feu de la grange…
John :
— NON.
Ou plutôt oui et non…
H.D :
— Comment cela ?
André :
— C’est incompréhensible…
John :
— Il n’y a pas eu cette nuit-là de décès
D’enfant à déplorer…
C’est ce qui sauva l’institut Deva-Dassy !
Cependant, pour ma part, j’ai été attaqué,
Mis en examen et condamné par la suite…
Pour protéger la Fondation, je suis parti
Hélas de la direction de La Maison Bleue…
Et de personnalité respectée, aimée,
Je suis devenu paria, accusé d’avoir
Corrompu la jeunesse !
J’avais cependant des valeurs et j’y croyais…
Thérèse :
— Et j’y crois mon amour…
Je t’aime !
Et je sais que ton projet reste le meilleur !
Il est vrai que tu as compris l’amour humain…
H.D :
— Oh, je pense saisir.
Le fin mot de l’histoire…
Yvane a voulu avec Anne, nous réunir
Pour que Kate, Jeanne et Ilan s’excusent et payent
Leurs bêtises qui ont détruit la vie heureuse
Que vous meniez autrefois, à La Maison Bleue !
André :
— C’est donc pour l’oncle Jean que nous sommes ici !
Thérèse :
— C’est aussi pour l’oncle Jean en effet, pour moi
De même un peu… et pour vous tous bien entendu !
Et j’éprouve un réel plaisir à vous revoir
Après plus de vingt ans !
Anne :
— Cet abcès vous rongeait.
Mais attendre que vous soyez enfin adulte
Semblait nécessaire afin de vous libérer…
Ilan :
— Mais Ivan…
Kate et Marie Jeanne :
— Oui…
Anne :
— J’ai mené ma petite enquête et j’ai compris
Enfin le mystère autour d’Ivan…
J’ai trouvé la réponse…
Le fin mot de l’histoire !
Alors il était temps de vous confronter tous
À la réalité !
Ilan :
— Quoi ?
Marie Jeanne :
— Hein ?
Kate :
— Comment ?
Je veux savoir…
Anne :
— Dans les registres des enfants ayant vécu
À cette Maison Bleue,
Aucun Ivan n’est inscrit comme pensionnaire…
Pas d’annonce de décès d’enfant sur les actes
De l’État Civil en date du 4 août,
Dans cette ville où le centre était rattaché !
J’ai même examiné
Les archives de l’hôpital à cette époque !
Je suis formelle :
Ivan n’a JAMAIS existé !
Kate :
— NON.
Ce n’est pas possible…
Nous sommes bien punis !
Marie Jeanne :
— Là, c’est du n’importe quoi…
Ilan :
— Je l’ai aimé…
Ivan… Ce n’était pas un rêve !
André :
— Je ne crois pas à ces illusions collectives…
Pas même aux phénomènes psychanalytiques
Des éclipses solaires !
H.D :
— Peut-être, mais avec un grand trauma, on peut
Réaliser une projection sublimant
Une culpabilité… et certaine gent
Dans sa schizophrénie imagine un jumeau…
John :
— Ne vous envolez pas…
Revenez parmi nous,
Au risque de vous perdre et pour vous libérer…
Thérèse :
— Personne n’a voulu vous punir, chers enfants…
Surtout pas John, ou moi…
Hélas, les peurs de vos peurs vous ont aveuglés.
La honte fut votre maîtresse jusqu’à lors.
Un départ précipité de la Maison Bleue,
Une adoption rapide…
Vous êtes tous les trois restés dans un mutisme,
Vous avez fait silence
Sur cette triste nuit
Pour éviter toute crainte de représailles !
John :
— J’avais œuvré au plus vite, cette nuit-là
Avec ma chère épouse afin que vous soyez
Placés dans de bonnes conditions au sein de
Familles solidaires encore à l’époque.
J’évitais la justice…
Pour ces trois garnements !
Accueillis, aimés, adoptés…
La belle vie !
Alors, pour vous — si jeunes — la nuit du 4 août
N’était plus qu’un vague souvenir que parfois
Quelques cauchemars réveillaient à la mémoire.
Ilan :
— Mais Ivan ?
Ivan ?
J’en ai assez de tout ça…
Vous nous faites payer la carrière brisée…
Et c’est bien réussi.
Oui, je suis un con, un vrai salaud, un minable
Qui a tout fait foirer…
Ma vie est de la merde…
Mais IVAN !
IVAN !
IVAN !
John :
— Anne dit vrai…
Tu peux hurler, cher Ilan…
Reprends-toi, réveille-toi…
Ivan n’a jamais existé !
Kate, Marie Jeanne et Ilan ensemble :
— NON, non, NON !
H.D :
— Incroyable…
André :
— Je doute encore…
Thérèse :
— C’est pourtant la réalité…
Nous étions aussi dans l’illusion — Jean et moi —
Tout comme vous tous ici !
John :
— Ah…
Ivan…
Ivan c’est un petit fantôme sympathique
Insupportable aussi,
Que nous croisions souvent, chez nous… sans le savoir…
Il nous appelait comme vous tous « oncle Jean »
Et puis « tante Marie »…
Pour disparaître la plupart du temps rejoindre
Les enfants pensionnaires de La Maison Bleue…
Ilan :
— Vous vous moquez…
Kate :
— Ce n’est plus une psychanalyse de groupe…
C’est une très mauvaise blague détestable !
Marie Jeanne :
— Ne nous mentez pas davantage, l’oncle Jean.
Mon Ivan, un fantôme ?
Mais je le vois encore devant moi comme en rêve…
André :
— Monsieur c’est une honte…
Vous faites souffrir ma compagne et ses amis !
H.D :
— Je suis fort, fort déçu.
J’espérais vraiment un dénouement honnête !
Anne :
— Comme vous êtes tous charmants de désespoir,
De colère et de rage…
Comme il n’y a qu’un pas de l’amour à la haine.
Voici quelques minutes
Vous encensiez le couple
Qui s’était sacrifié
Pour vous sauver de la justice des hommes,
Vous permettre de grandir, entourés, aimés…
Et voici maintenant que vous les maudissez !
C’est formidable !
Ilan :
— Tu trouves… Anne ?
Vraiment ?
John :
— Oui, vous êtes prêts à libérer votre cœur
Pour retrouver la paix.
L’instant de délivrance…
Kate, Marie Jeanne, Ilan, H.D et André :
— Oui…
Nous voulons savoir…
IVAN ?
— C’est vous la réunion autour de l’oncle Jean,
Cette invitation étrange à La Maison Bleue ?
André :
— Remarquable…
Très finement joué !
Nous sommes bons acteurs…
Marie Jeanne :
— Nous voici réunis plus de vingt ans après,
Ilan, Katelyn et moi… c’est, c’est merveilleux…
Mais c’est horrible aussi !
Et Ivan ?
Kate :
— Ivan !
Ilan :
— Mon ami, mon frère, mon jumeau… mon amour…
Anne :
— Quelle thérapie aurait pu t’aider mon chou ?
Tu l’as toujours eu dans la peau sans consommer
Semble-t-il…
Et ta souffrance est à cœur perdu…
Ilan :
— Ah, mais non, non… c’était un amour platonique !
Nous étions bien trop jeunes…
Pas de sexe entre nous…
Et… je ne suis pas gay…
Anne :
— Ah oui ?
C’est bien dommage…
Et l’amour platonique peut être aussi sexué…
Et il n’y a pas d’âge à vivre le plaisir
Des corps qui se rencontrent !
L’histoire aurait été différente ce soir
Si tu avais osé libérer ton enfance
Des hontes et tabous de ta part homophile !
Ô, frustré de l’amour !
André :
— Sujet qui m’intéresse…
H.D :
— Oui… mais laissons Anne terminer avant tout !
Anne :
— Je devais vite trouver une solution
Cher Ilan… comprendre ton histoire, tes peurs…
Mettre enfin la lumière sur tes cauchemars
Qui pourrissent ta vie…
Notre vie !
André :
— Quelle audace !
Ah, vraiment !
J’aspirais aussi tant à ta guérison, Jeanne !
H.D :
— Moi, j’avais tout tenté — hors les médicaments —
Pour aider ma compagne !
John :
— Nous sommes tous avec nos faiblesses et nos manques.
J’ai aussi ma part de responsabilité
En lien avec une vieille colère en moi.
Pour aider les enfants qui n’ont pas de famille
Je n’ai pas perçu les souffrances de ma fille
Qui me semblait heureuse…
André :
— Merci John pour votre ressenti familial,
Merci…
Mais pour Ivan, alors…
Nous sommes en attente…
Vos propos personnels sont presque provoquants…
H.D :
— Vous êtes un peu égoïstes à nous faire
Languir autour de ces histoires de famille !
Nous voulons tous savoir…
Que s’est-il réellement passé cette nuit,
Où Kate, Marie Jeanne et Ilan ont tant souffert ?
Thérèse :
— Qu’il n’y ait pas méprise…
La belle histoire de l’oncle Jean finit bien…
Tous les mots sont pesés
Et vous concernent tous…
John, mon tendre époux est un merveilleux conteur…
Veuillez l’écouter sans ces jugements hâtifs
Que vous regretteriez !
Kate :
— Ah…
Oui !
Marie Jeanne :
— Vous êtes donc notre « tante Marie » !
Ilan :
— C’est du délire… Anne
Tu as fait … du grand art !
Pourquoi « tante Marie » ?
J’ai entendu Yvane vous nommer Thérèse !
Thérèse :
— Ça fait un peu vieillot !
J’ai repris mon second prénom… pour libérer
Yvane de sa construction plutôt complexe :
Elle ne savait plus le sens du mot maman,
Surtout, après le drame…
Ilan :
— Un drame donc…
Kate [en sanglots] :
— NON…
Marie Jeanne :
— C’est horrible !
C’est trop horrible…
John :
— Écoutez jeunes gens …
Nous sommes tous ici
Selon le souhait d’Anne
Afin de restaurer votre histoire… et la mienne.
André et H.D :
— Comment ça ?
Vous aussi…
John :
— Oui…
La vie était très heureuse
À La Maison Bleue, adossée à la colline…
L’ambiance bien vivante,
Beaucoup de liberté
Dans un esprit qui se voulait très familial.
Le rêve de construire un monde meilleur
Où l’amour humain s’éveille en chacun de nous.
Il y avait des enfants vraiment très joyeux,
Dont les inséparables.
Vous vous étiez créés une belle fratrie
Qui vous rendaient heureux malgré votre passé.
Au-delà des névroses, des traumatismes,
Vous étiez pétillants,
Beaucoup d’amour reçu, beaucoup d’amour donné…
Tout allait pour le mieux !
Et …
Le drame…
Après l’anniversaire d’Ilan…
L’incendie… la triste nuit du 4 août !
Kate :
— Ah, quelle horreur !
Marie Jeanne :
— Je ne m’en remettrai jamais…
Ilan :
— Tout ça, c’est de ma faute !
Mon anniversaire… Ah, je déteste ce jour !
J’étais le plus vieux…
J’ai pris le punch coco…
Et puis les cigarettes…
André :
— Alors Ivan est mort dans le feu de la grange…
John :
— NON.
Ou plutôt oui et non…
H.D :
— Comment cela ?
André :
— C’est incompréhensible…
John :
— Il n’y a pas eu cette nuit-là de décès
D’enfant à déplorer…
C’est ce qui sauva l’institut Deva-Dassy !
Cependant, pour ma part, j’ai été attaqué,
Mis en examen et condamné par la suite…
Pour protéger la Fondation, je suis parti
Hélas de la direction de La Maison Bleue…
Et de personnalité respectée, aimée,
Je suis devenu paria, accusé d’avoir
Corrompu la jeunesse !
J’avais cependant des valeurs et j’y croyais…
Thérèse :
— Et j’y crois mon amour…
Je t’aime !
Et je sais que ton projet reste le meilleur !
Il est vrai que tu as compris l’amour humain…
H.D :
— Oh, je pense saisir.
Le fin mot de l’histoire…
Yvane a voulu avec Anne, nous réunir
Pour que Kate, Jeanne et Ilan s’excusent et payent
Leurs bêtises qui ont détruit la vie heureuse
Que vous meniez autrefois, à La Maison Bleue !
André :
— C’est donc pour l’oncle Jean que nous sommes ici !
Thérèse :
— C’est aussi pour l’oncle Jean en effet, pour moi
De même un peu… et pour vous tous bien entendu !
Et j’éprouve un réel plaisir à vous revoir
Après plus de vingt ans !
Anne :
— Cet abcès vous rongeait.
Mais attendre que vous soyez enfin adulte
Semblait nécessaire afin de vous libérer…
Ilan :
— Mais Ivan…
Kate et Marie Jeanne :
— Oui…
Anne :
— J’ai mené ma petite enquête et j’ai compris
Enfin le mystère autour d’Ivan…
J’ai trouvé la réponse…
Le fin mot de l’histoire !
Alors il était temps de vous confronter tous
À la réalité !
Ilan :
— Quoi ?
Marie Jeanne :
— Hein ?
Kate :
— Comment ?
Je veux savoir…
Anne :
— Dans les registres des enfants ayant vécu
À cette Maison Bleue,
Aucun Ivan n’est inscrit comme pensionnaire…
Pas d’annonce de décès d’enfant sur les actes
De l’État Civil en date du 4 août,
Dans cette ville où le centre était rattaché !
J’ai même examiné
Les archives de l’hôpital à cette époque !
Je suis formelle :
Ivan n’a JAMAIS existé !
Kate :
— NON.
Ce n’est pas possible…
Nous sommes bien punis !
Marie Jeanne :
— Là, c’est du n’importe quoi…
Ilan :
— Je l’ai aimé…
Ivan… Ce n’était pas un rêve !
André :
— Je ne crois pas à ces illusions collectives…
Pas même aux phénomènes psychanalytiques
Des éclipses solaires !
H.D :
— Peut-être, mais avec un grand trauma, on peut
Réaliser une projection sublimant
Une culpabilité… et certaine gent
Dans sa schizophrénie imagine un jumeau…
John :
— Ne vous envolez pas…
Revenez parmi nous,
Au risque de vous perdre et pour vous libérer…
Thérèse :
— Personne n’a voulu vous punir, chers enfants…
Surtout pas John, ou moi…
Hélas, les peurs de vos peurs vous ont aveuglés.
La honte fut votre maîtresse jusqu’à lors.
Un départ précipité de la Maison Bleue,
Une adoption rapide…
Vous êtes tous les trois restés dans un mutisme,
Vous avez fait silence
Sur cette triste nuit
Pour éviter toute crainte de représailles !
John :
— J’avais œuvré au plus vite, cette nuit-là
Avec ma chère épouse afin que vous soyez
Placés dans de bonnes conditions au sein de
Familles solidaires encore à l’époque.
J’évitais la justice…
Pour ces trois garnements !
Accueillis, aimés, adoptés…
La belle vie !
Alors, pour vous — si jeunes — la nuit du 4 août
N’était plus qu’un vague souvenir que parfois
Quelques cauchemars réveillaient à la mémoire.
Ilan :
— Mais Ivan ?
Ivan ?
J’en ai assez de tout ça…
Vous nous faites payer la carrière brisée…
Et c’est bien réussi.
Oui, je suis un con, un vrai salaud, un minable
Qui a tout fait foirer…
Ma vie est de la merde…
Mais IVAN !
IVAN !
IVAN !
John :
— Anne dit vrai…
Tu peux hurler, cher Ilan…
Reprends-toi, réveille-toi…
Ivan n’a jamais existé !
Kate, Marie Jeanne et Ilan ensemble :
— NON, non, NON !
H.D :
— Incroyable…
André :
— Je doute encore…
Thérèse :
— C’est pourtant la réalité…
Nous étions aussi dans l’illusion — Jean et moi —
Tout comme vous tous ici !
John :
— Ah…
Ivan…
Ivan c’est un petit fantôme sympathique
Insupportable aussi,
Que nous croisions souvent, chez nous… sans le savoir…
Il nous appelait comme vous tous « oncle Jean »
Et puis « tante Marie »…
Pour disparaître la plupart du temps rejoindre
Les enfants pensionnaires de La Maison Bleue…
Ilan :
— Vous vous moquez…
Kate :
— Ce n’est plus une psychanalyse de groupe…
C’est une très mauvaise blague détestable !
Marie Jeanne :
— Ne nous mentez pas davantage, l’oncle Jean.
Mon Ivan, un fantôme ?
Mais je le vois encore devant moi comme en rêve…
André :
— Monsieur c’est une honte…
Vous faites souffrir ma compagne et ses amis !
H.D :
— Je suis fort, fort déçu.
J’espérais vraiment un dénouement honnête !
Anne :
— Comme vous êtes tous charmants de désespoir,
De colère et de rage…
Comme il n’y a qu’un pas de l’amour à la haine.
Voici quelques minutes
Vous encensiez le couple
Qui s’était sacrifié
Pour vous sauver de la justice des hommes,
Vous permettre de grandir, entourés, aimés…
Et voici maintenant que vous les maudissez !
C’est formidable !
Ilan :
— Tu trouves… Anne ?
Vraiment ?
John :
— Oui, vous êtes prêts à libérer votre cœur
Pour retrouver la paix.
L’instant de délivrance…
Kate, Marie Jeanne, Ilan, H.D et André :
— Oui…
Nous voulons savoir…
IVAN ?
Pour savoir le mot de la fin et la dernière chansonnette… merci de me contacter par les réseaux sociaux ou sur ma boîte mail…
Ce sera un cadeau !
Je serai enchanté de lire votre critique constructrice sur cette pièce de théâtre qui m'est chère !
Sincèrement : Yves Philippe de Francqueville.
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Sincèrement : Yves Philippe de Francqueville.
Et bien entendu :
Si vous désirez jouer la pièce, contactez vite l'auteur pour les droits et la musique !
yvesdefrancqueville@yahoo.fr
06 85 41 53 68
Vivre avec plaisir !
Pour le plaisir !
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Troisième acte de la Psycomédie : Le chalet bleu, des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, pirate des mots et philanalyste en herbe…
Toute phrase sortie de son contexte sera considérée comme acte de manipulation et sera rejetée par l'auteur.
Tous droits réservés ©.
ISBN 9791092131062
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Auteur : Yves Philippe de Francqueville