Une promenade socratique avec Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, philanalyste et pirate des mots…
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Hier est un mensonge… demain n'existe pas…
Vivons la réalité de notre aujourd'hui !
Allons donc à la recherche de notre passé sans glisser, voire tomber dans ce qui est parfois devenu une illusion ou un mensonge.
Enfin, accueillons ce droit de s’endormir paisiblement, en évitant de détruire les rêves d’un demain qui n’existe pas encore…
Oui, Socrate devait aimer formidablement la vie. Il n’avait pas choisi le réconfort castrateur d’un paradis futur, drogue apaisante pour les moutons du troupeau d’Albert Einstein[1].
Il ne serait pas rassurant ni heureux de voir en Socrate une marionnette révolutionnaire manipulée par un tyran ou quelques-uns de ses frères.
C’est la grande différence que l’on saisit entre un Denis Diderot, fort cultivé, qui gère sa vie en premier lieu pour lui-même… et tente de manière humaniste de partager ses idées avec le peuple désireux de s’éveiller à la lumière[2], et tous ces dictateurs, Führer, généraux ou autres présidents grands ou petits, laids ou play-boys, parfois peu intelligents et sans instruction mais opportunistes et rusés.
Ils sont finalement les jouets d’un système où ils se croient grands maîtres.
Napoléon Bonaparte aurait pu exceller comme philosophe et mathématicien[3]. Sa crainte des femmes, cette soif maladive de vouloir être reconnu par sa famille, puis par le monde ; la haine vouée à son corps (probablement aussi complexé par son petit pénis) comme à ses pulsions, en a fait un monstre sanguinaire à une époque guère révolue où le pouvoir se conquiert à pleines dents.
Sera-t-il — cet empereur — un jour condamné à titre posthume pour crimes contre l’humanité ?
Albert Camus avait lui-même souhaité faire condamner le président Harry Truman pour avoir joué avec des hommes et des bombes atomiques[4]…
Platon avait besoin de Socrate pour communiquer ses idées…
Pour aller vers l'autre, il y a tout d'abord la découverte de son moi puis l'accueil de son propre jaillissement[5] :
L'acte de se poser...
L'acte créateur.
L'idée qui soudain vient de naître; cette idée en l'être, prend soudainement réalité.
L’idée existe-t-elle alors ?
Elle est, mais elle n'est pas…
Elle est sans être, elle est sans naître, tant qu'elle n'est pas posée.
C'est certainement ce qui nous place parfois dans l'état de nausée[6].
La pensée qui prend forme…
L'idée à naître peut-être juste transmise à l'autre, sans être dévoilée ?
Donner naissance est une manière de transmettre.
Donner naissance est acte de déposer… de composer.
Jaillir l'idée semble être davantage acte de poser.
Tous les hommes sont-ils mortels ?
Une question qui se voudrait affirmation inquiétante et rassurante à la fois ; une étrange certitude, une vérité finalement impossible à prononcer en réalité par l’homme lui-même qui ne saurait dire ainsi : « Je suis mort »[7].
Dire « il est mort » n’engage que la personne qui prononce cette phrase… Friedrich Nietzsche écrivit simplement « Dieu est mort » sans se poser la question de la naissance de ce dieu ! Il souhaitait aussi peut-être en finir avec la vie qu’il trouvait parfois absurde et pensait que Socrate voulait être libéré pour la même raison de cette longue maladie…
Friedrich Nietzsche dénonce un problème chez le philosophe ?
Il dénonce en fait très certainement son problème en projetant son nihilisme sans avoir réellement perçu le sens donné à la prise consciente par Socrate de la cigüe.
Dans Le gai Savoir, nous avons un philosophe dramatiquement esseulé qui veut voir en Socrate un maître, comme Ralph Waldo Emerson se plaît à qualifier Platon « d’être représentatif », du type « surhumain ».
Hélas, faut-il brûler ce que l’on a adoré pour espérer quelques vaines secondes d’immortalité ?
Lorsque Socrate devient l’un des dieux de Friedrich Nietzsche, ce dernier saura alors le détruire, avec ses pairs dans son Crépuscule… comme chez Michel Onfray[8], où l’on nous convie à une brillante exécution de son Idole, pour se libérer peut-être enfin du père… lui aussi !
Donner naissance est une manière de transmettre.
Donner naissance est acte de déposer… de composer.
Jaillir l'idée semble être davantage acte de poser.
Tous les hommes sont-ils mortels ?
Une question qui se voudrait affirmation inquiétante et rassurante à la fois ; une étrange certitude, une vérité finalement impossible à prononcer en réalité par l’homme lui-même qui ne saurait dire ainsi : « Je suis mort »[7].
Dire « il est mort » n’engage que la personne qui prononce cette phrase… Friedrich Nietzsche écrivit simplement « Dieu est mort » sans se poser la question de la naissance de ce dieu ! Il souhaitait aussi peut-être en finir avec la vie qu’il trouvait parfois absurde et pensait que Socrate voulait être libéré pour la même raison de cette longue maladie…
Friedrich Nietzsche dénonce un problème chez le philosophe ?
Il dénonce en fait très certainement son problème en projetant son nihilisme sans avoir réellement perçu le sens donné à la prise consciente par Socrate de la cigüe.
Dans Le gai Savoir, nous avons un philosophe dramatiquement esseulé qui veut voir en Socrate un maître, comme Ralph Waldo Emerson se plaît à qualifier Platon « d’être représentatif », du type « surhumain ».
Hélas, faut-il brûler ce que l’on a adoré pour espérer quelques vaines secondes d’immortalité ?
Lorsque Socrate devient l’un des dieux de Friedrich Nietzsche, ce dernier saura alors le détruire, avec ses pairs dans son Crépuscule… comme chez Michel Onfray[8], où l’on nous convie à une brillante exécution de son Idole, pour se libérer peut-être enfin du père… lui aussi !
Chez Platon — à travers ses écrits — devenir Socrate, lui permet de vivre en tant que philosophe pleinement libre de ses propos sans souffrir de l'état d'homme au sein d’une Cité, avec ses limites et faiblesses, ses interdits et tabous, les lois, les contraintes physiques, affectives et intellectuelles…Avec Socrate, plus de père ou de re-père… et surtout, l'idée de la mort se propose par procuration.
——————————— notes
[1] Albert Einstein : « Pour faire parti d’un troupeau de moutons, il faut nécessairement être un mouton ».
[2] Denis Diderot & Jean Le Rond d’Alembert : L’Encyclopédie.
[3] Le théorème Napoléon : « Ce qui peut-être tracé à la règle et au compas peut être tracé au compas seul ».
[4] Albert Camus, Combat : « Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques ».
[5] Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling : « le jaillissement de l’être, issu du néant, doit se poser… ».
[6] Jean Paul Sartre, La Nausée.
Le livre que j’ai dans la tête, est il réalité ou non ?
Existe-t-il ce roman, comme la mélodie qui raisonne dans mon esprit ? Ou alors dois-je me persuader que sa vérité se limite à quelques lignes ou notes sur une feuille de papier, vulgaire projection trahie… car le mot n’est pas l’idée, nous le rappelle encore et toujours le comte Alfred Abdank Korzybski.
[7] Jules Cotard. Le syndrome de Cotard : où l’on affirme que l’on est mort… un délire souvent lié à des traumatismes violents…
[8] Photo des deux livres ou se provoque la rencontre entre Michel Onfray et ses pères et re-père… de Friedrich Nietzsche à Sigmund Freud !
Vers la
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Une promenade socratique avec Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, philanalyste et pirate des mots…
Auteur : Yves Philippe de Francqueville
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