Mémoires d'un vivant par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, pirate des mots et philanalyste, à la découverte de soi-même, pour comprendre l'idée de la philanalyse… la recherche de l'Amour Humain !
Scène troisième
Se découvrir chercheur ?
C’est une aventure — parfois au prix de luttes terribles — menée dès l’âge de 7 ans.
En effet, le jeune Yves de FRANCQUEVILLE repère à la mort de son arrière grand mère paternelle — après avoir suivi avec une certaine attention la cérémonie funèbre — une suite de premiers documents, déclenchant un plaisir particulier pour l’histoire à travers la généalogie : savoureux chemins complexes entre les histoires petites et grandes et l’Histoire, officielle… celle qu’il faut cacher, révéler, modifier, falsifier, inventer ou oublier.
Les contes et les comtes et les légendes, les faux, les vrais, les vrais faux et les faux vrais…
Tout est suite de jeux plus ou moins habiles autour du mot qui semblerait devoir s'écrire toujours au pluriel : vérités.
Au singulier, il est ridicule ! surtout avec une majuscule…
Mais qu’est-ce que la vérité ?
Qu'est-ce que la Vérité ? demande encore et toujours Pons Pilate à Jésus de Nazareth, qui ne souhaite décidément pas répondre à ce gouverneur…
Anatole FRANCE joue souvent avec délectation sur ce mot.
Cet écrivain talentueux est hélas quelque peu oublié du grand public aujourd’hui. Nous le retrouvons cependant très souvent en pièces détachées plus ou moins habilement déformées par beaucoup de petits ou imposants écrivailleurs (issus généralement des mondes de la politique, de la philosophie, de la littérature ou des médias), en manque cruel d’inspiration, qui savent au moins piller ou faire piller par leurs nègres — dans ces mines de chefs d’œuvres — quelques bonnes phrases, histoires ou chapitres… en faisant leur une idée, sans en citer l’auteur ou celui qui la transmet.
Oui… Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, nous le rappelait aussi celui qui aimait les expériences, même à l’aube de sa mort et que nous citions déjà : Antoine Laurent de LAVOISIER, ne faisant à son tour que reformuler avec art et nouvelle prise de conscience, les constatations d’ANAXAGORE.
Certains nous édifient en faisant progresser la compréhension du monde en cherchant dans les pas des ancêtres… d’autres se contentent de larcins manifestes afin de tenter de commettre un bon livre et saisir une vaine fausse gloire éphémère.
Le talentueux et respectueux Nicolas SÉGUR, ayant recueilli quelques dernières conversations avec Anatole FRANCE, nous en offre des pages grandioses dont voici un court extrait — recopié par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE — qu’il est plaisant de voir enfin apparaître sur l’Internet :
(...)
Qu’est-ce que la vérité ?…
« D’abord mon ami, je crois que s’il s’agissait de la Vérité absolue, nous pourrions en dire ce que ce diable de VOLTAIRE faisait dire à SPINOZA, s’adressant à Dieu :
“Je crois, entre nous, que vous n’existez pas.”
« Mais les vérités dont nous parlons sont des vérités tout à fait relatives, einsteiniennes, précisément. Le temps, le lieu, tout peut les changer. Résultat des connaissances humaines, elles subissent nos métamorphoses. Dans le domaine scientifique et historique, une vérité, cela veut dire une explication que, pour le moment, rien ne peut contredire. Lorsque notre explication d’un fait reçoit le consentement de tous parce qu’elle paraît concorder avec l’ensemble des notions connues, nous l’appelons vraie.
Mais comment cette vérité pourrait-elle être stable, puisque chaque jour nous découvrons des faits nouveaux ? Notre explication ancienne qui embrassait les faits d’hier ne suffit plus pour embrasser les faits d’aujourd’hui.
« Alors, nous remplaçons ou nous rapiéçons sans cesse nos vérités. On dit que le corps humain se renouvelle tous les sept ans[1]. Le plus grand nombre des vérités humaines se renouvellent tous les siècles à peu près, excepté quelques-unes, très rares, qui peuvent durer un millénaire.
« Ainsi, le système de Ptolémée était une vérité pour le deuxième siècle avant Jésus. Il ne contredisait aucune des notions de cette époque et nous pouvons donc dire qu'il exprimait alors la vérité. Du temps de Galilée, il était devenu faux à cause de vieillesse.
« Ce qui est amusant, c'est que les vérités les plus abstraites, précisément parce qu'elles ne touchent pas les faits, durent longtemps. Ainsi, après vingt siècles, la géométrie euclidienne est à peu près enseignée telle quelle dans nos écoles. Pourtant, rien de plus arbitraire. Ce n'est là, dit-on, qu'une œuvre d'art. On a créé depuis, d'autres géométries ne procédant pas de la ligne droite, des géométries courbées, voutées, tirbouchonnées, qui se comportent pourtant aussi décemment que l'euclidienne. C'est en s'appuyant sur une autre géométrie que l'euclidienne, qu'Einstein a fait son beau travail.
— Alors, il n’y a pas de Vérité absolue ?
— Non, mais il y a des vérités qui vivent et meurent comme nous. Définissons la vérité, si vous voulez, en disant qu'elle est la conclusion de tout ce que nous connaissons aujourd'hui: le résultat algébrique de nos notions sur le monde au moment où nous sommes. Lorsque d'autres observations, d'autres faits, d'autres idées viendront s'y joindre, notre addition ne sera plus exacte, notre vérité ne sera plus la Vérité.
— Mais alors, la Vérité?
— Alors, alors, mon ami, la Vérité se passe dans notre petit cerveau. Ne la projetez pas hors de son misérable milieu. Elle en serait effrayée. (...)
[1] En fait, ce serait bien tous les 7 ans comme le relatait déjà ARISTOTE dans l'Histoire des animaux, pour… les hommes, et plus exactement tous les 5 ans 1/3 pour les femmes… selon les premiers résultats des recherches actuelles de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE sur la philanalyse.
En effet, le jeune Yves de FRANCQUEVILLE repère à la mort de son arrière grand mère paternelle — après avoir suivi avec une certaine attention la cérémonie funèbre — une suite de premiers documents, déclenchant un plaisir particulier pour l’histoire à travers la généalogie : savoureux chemins complexes entre les histoires petites et grandes et l’Histoire, officielle… celle qu’il faut cacher, révéler, modifier, falsifier, inventer ou oublier.
Les contes et les comtes et les légendes, les faux, les vrais, les vrais faux et les faux vrais…
Tout est suite de jeux plus ou moins habiles autour du mot qui semblerait devoir s'écrire toujours au pluriel : vérités.
Au singulier, il est ridicule ! surtout avec une majuscule…
Mais qu’est-ce que la vérité ?
Qu'est-ce que la Vérité ? demande encore et toujours Pons Pilate à Jésus de Nazareth, qui ne souhaite décidément pas répondre à ce gouverneur…
Anatole FRANCE joue souvent avec délectation sur ce mot.
Cet écrivain talentueux est hélas quelque peu oublié du grand public aujourd’hui. Nous le retrouvons cependant très souvent en pièces détachées plus ou moins habilement déformées par beaucoup de petits ou imposants écrivailleurs (issus généralement des mondes de la politique, de la philosophie, de la littérature ou des médias), en manque cruel d’inspiration, qui savent au moins piller ou faire piller par leurs nègres — dans ces mines de chefs d’œuvres — quelques bonnes phrases, histoires ou chapitres… en faisant leur une idée, sans en citer l’auteur ou celui qui la transmet.
Oui… Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, nous le rappelait aussi celui qui aimait les expériences, même à l’aube de sa mort et que nous citions déjà : Antoine Laurent de LAVOISIER, ne faisant à son tour que reformuler avec art et nouvelle prise de conscience, les constatations d’ANAXAGORE.
Certains nous édifient en faisant progresser la compréhension du monde en cherchant dans les pas des ancêtres… d’autres se contentent de larcins manifestes afin de tenter de commettre un bon livre et saisir une vaine fausse gloire éphémère.
Le talentueux et respectueux Nicolas SÉGUR, ayant recueilli quelques dernières conversations avec Anatole FRANCE, nous en offre des pages grandioses dont voici un court extrait — recopié par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE — qu’il est plaisant de voir enfin apparaître sur l’Internet :
(...)
Qu’est-ce que la vérité ?…
« D’abord mon ami, je crois que s’il s’agissait de la Vérité absolue, nous pourrions en dire ce que ce diable de VOLTAIRE faisait dire à SPINOZA, s’adressant à Dieu :
“Je crois, entre nous, que vous n’existez pas.”
« Mais les vérités dont nous parlons sont des vérités tout à fait relatives, einsteiniennes, précisément. Le temps, le lieu, tout peut les changer. Résultat des connaissances humaines, elles subissent nos métamorphoses. Dans le domaine scientifique et historique, une vérité, cela veut dire une explication que, pour le moment, rien ne peut contredire. Lorsque notre explication d’un fait reçoit le consentement de tous parce qu’elle paraît concorder avec l’ensemble des notions connues, nous l’appelons vraie.
Mais comment cette vérité pourrait-elle être stable, puisque chaque jour nous découvrons des faits nouveaux ? Notre explication ancienne qui embrassait les faits d’hier ne suffit plus pour embrasser les faits d’aujourd’hui.
« Alors, nous remplaçons ou nous rapiéçons sans cesse nos vérités. On dit que le corps humain se renouvelle tous les sept ans[1]. Le plus grand nombre des vérités humaines se renouvellent tous les siècles à peu près, excepté quelques-unes, très rares, qui peuvent durer un millénaire.
« Ainsi, le système de Ptolémée était une vérité pour le deuxième siècle avant Jésus. Il ne contredisait aucune des notions de cette époque et nous pouvons donc dire qu'il exprimait alors la vérité. Du temps de Galilée, il était devenu faux à cause de vieillesse.
« Ce qui est amusant, c'est que les vérités les plus abstraites, précisément parce qu'elles ne touchent pas les faits, durent longtemps. Ainsi, après vingt siècles, la géométrie euclidienne est à peu près enseignée telle quelle dans nos écoles. Pourtant, rien de plus arbitraire. Ce n'est là, dit-on, qu'une œuvre d'art. On a créé depuis, d'autres géométries ne procédant pas de la ligne droite, des géométries courbées, voutées, tirbouchonnées, qui se comportent pourtant aussi décemment que l'euclidienne. C'est en s'appuyant sur une autre géométrie que l'euclidienne, qu'Einstein a fait son beau travail.
— Alors, il n’y a pas de Vérité absolue ?
— Non, mais il y a des vérités qui vivent et meurent comme nous. Définissons la vérité, si vous voulez, en disant qu'elle est la conclusion de tout ce que nous connaissons aujourd'hui: le résultat algébrique de nos notions sur le monde au moment où nous sommes. Lorsque d'autres observations, d'autres faits, d'autres idées viendront s'y joindre, notre addition ne sera plus exacte, notre vérité ne sera plus la Vérité.
— Mais alors, la Vérité?
— Alors, alors, mon ami, la Vérité se passe dans notre petit cerveau. Ne la projetez pas hors de son misérable milieu. Elle en serait effrayée. (...)
[1] En fait, ce serait bien tous les 7 ans comme le relatait déjà ARISTOTE dans l'Histoire des animaux, pour… les hommes, et plus exactement tous les 5 ans 1/3 pour les femmes… selon les premiers résultats des recherches actuelles de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE sur la philanalyse.
Vers la
Scène quatrième
Mémoires d'un vivant par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, pirate des mots et philanalyste, à la découverte de soi-même, pour comprendre l'idée de la philanalyse… la recherche de l'Amour Humain ! Tous droits réservés ©.
Auteur : Yves Philippe de Francqueville