Mémoires d'un vivant par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, pirate des mots et philanalyste, à la découverte de soi-même, pour comprendre l'idée de la philanalyse… la recherche de l'Amour Humain !
Scène quatrième
Voici maintenant un petit poème en prose…
Il vous propose une relecture sur la vérité, réflexion écrite en hommage à Anatole FRANCE, poème extrait du recueil Solitude étrangère que vous pouvez lire en ligne et acheter pour le plaisir !
Il est écrit par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, alors qu'il était étudiant en philosophie et en théologie au studentat des frères prêcheurs du couvent des dominicains de Lille :
Vérité
Nous nous créons un passé…
D'autres nous inventent un avenir
Et jamais,
Jamais nous ne savons le pourquoi du temps présent.
Nous-mêmes, par quelques traits — d'une manière habile — il nous est possible de peindre une image évoquant notre histoire de mille et cent façons.
Et chacune sera vraie.
Nous osons gommer, accentuer, ajouter, colorer ou griser...
Le résultat doit être crédible et le sera si l'auditoire s'avère réceptif.
La vérité semble être alors une accommodation de l'esprit.
Dire la vérité, ne serait-ce pas exprimer ce que l’autre souhaite, peut ou veut entendre ?
Il est écrit par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, alors qu'il était étudiant en philosophie et en théologie au studentat des frères prêcheurs du couvent des dominicains de Lille :
Vérité
Nous nous créons un passé…
D'autres nous inventent un avenir
Et jamais,
Jamais nous ne savons le pourquoi du temps présent.
Nous-mêmes, par quelques traits — d'une manière habile — il nous est possible de peindre une image évoquant notre histoire de mille et cent façons.
Et chacune sera vraie.
Nous osons gommer, accentuer, ajouter, colorer ou griser...
Le résultat doit être crédible et le sera si l'auditoire s'avère réceptif.
La vérité semble être alors une accommodation de l'esprit.
Dire la vérité, ne serait-ce pas exprimer ce que l’autre souhaite, peut ou veut entendre ?
Dessin du cep de vigne "nu", réalisé par Franck PASQUALINI pour illustrer le poème Vérité, extrait du recueil Solitude étrangère, écrit par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE.
C'est une réflexion du peintre autour des certitudes que nous transmettent un visuel…
Oui, ce cep de vigne, que pouvons-nous en dire, en penser ?
Le voici donc maintenant décliné, saison par saison, afin d'aller à sa rencontre… de découvrir sa vérité !
C'est une réflexion du peintre autour des certitudes que nous transmettent un visuel…
Oui, ce cep de vigne, que pouvons-nous en dire, en penser ?
Le voici donc maintenant décliné, saison par saison, afin d'aller à sa rencontre… de découvrir sa vérité !
Lumière d'automne :
Couleurs d'hiver :
Dernier printemps :
Frimas d'été :
Ce cep de vigne décliné saison par saison — quatre dessins de Franck PASQUALINI pour illustrer le poème Vérité, extrait du recueil Solitude étrangère faisant parti des écrits de Yves Philippe de FRANCQUEVILLE — nous montre au final un morceau de "bois mort" mis en vie par la nature…
Vérité d'un instant :
Le décès d'une arrière-grand-mère, doyenne de Picardie…
Un deuil — cette fois — qui n’était pas trop triste. Oui, même si encore ce jour là une bibliothèque venait juste de brûler, aurait dit Amadou Hampâté BÂ.
Presque 109 ans, pour celle qui était née — selon la presse de l’époque — Jeanne de VALOIS.
Elle a côtoyé la cour impériale de Napoléon III, mais aussi les paysans de son petit village ; elle a participé avec son époux aux soirées bourgeoises et culturelles de Jules VERNE dans l’Amiénois… Elle a rencontré tant de visages et de paysages et traversé tant de guerres aux portes de son château, de joies certes, mais de peines aussi, de naissances et de morts (orpheline de mère à dix mois… elle n'a pas encore six ans lorsqu'elle voit son père mourir alors qu'il venait de se remarier. Sa fille cadette — Yvonne — décédera d'un cancer à 31 ans) que le temps en a fait une dame remarquable… C’est assuré, aux dires même de Présidents de la République française, confirmé par des Rois et Reines d’Angleterre, impressionnés certainement davantage par sa longévité que par sa bonté d'âme ou son histoire !
Notre chercheur en herbe découvrira très vite que la réalité des origines peut être moins illustre… sans perdre de charme ou surtout de valeurs, de principes et de qualités humaines.
Jeanne de FRANCQUEVILLE, de par son mariage, était née plus simplement Jeanne ARTUS de VALOIS…
Valois ou Vallois étant le nom d’un petit fief de quelques hectares de terres près du village de Wargnies dans l’Amiénois. Ses armes se blasonnaient, non pas de royaux lys d’or mais, d’un fort beau cœur flamboyant de gueules.
Blason de la famille "ARTUS de VALOIS" : d'or au cœur flamboyant de gueules", réalisé par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE.
Jeanne était issue d’une petite noblesse méritante de province, ayant sa source dans le commerce puis la Bourgeoisie amiénoise. Des écuyers donnant des Hommes d’Armes, des trésoriers payeurs et même un conseiller du roi…
Les ARTUS étaient hôteliers au XIVème siècle, puis maîtres pâtissiers forts appréciés par les notables d'Amiens… pour progressivement s'en rapprocher!
Prenant leur essor au XVII° siècle, les ARTUS furent bien alliés et fortunés suffisamment pour permettre à ses membres de s’adonner à l’art et au mécénat. Cette famille — ce nom — s’éteint finalement avec Jeanne, qui deviendra centenaire, mariée à un peintre picard reconnu… aux armes d'azur à l'étoile d'or, surmontée d'un lambel du même en chef,
Les ARTUS étaient hôteliers au XIVème siècle, puis maîtres pâtissiers forts appréciés par les notables d'Amiens… pour progressivement s'en rapprocher!
Prenant leur essor au XVII° siècle, les ARTUS furent bien alliés et fortunés suffisamment pour permettre à ses membres de s’adonner à l’art et au mécénat. Cette famille — ce nom — s’éteint finalement avec Jeanne, qui deviendra centenaire, mariée à un peintre picard reconnu… aux armes d'azur à l'étoile d'or, surmontée d'un lambel du même en chef,
Jean de Francqueville, dont la page Wikipédia a quelque peu tardé… mais la voici enfin : pour Jean de Francqueville, un peintre picard : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Francqueville!
Certaines personnes sensibles à la générosité et à l'humanisme de leur parent ou ami, réputé aussi pour ses convictions religieuses, trouveront peut-être le texte de Wikipédia un peu froid, et manquant de précisions qu'ils jugent utiles… mais c'est l'usage de cette encyclopédie en ligne, dont les juges au sabre facile à trancher, ont pour mission de ne laisser que l'essentiel selon leurs règles précises et implacables…
Voici alors le texte original proposé dont quasi la moitié fut ôtée…
Pour Wikipédia
Biographie de Jean de Francqueville :
De par sa mère née Berthe Lallard de Lebucquière — elle-même artiste peintre révélée par ses aquarelles remarquables et des pastels d'une excellente facture — il naît dans l'Hôtel Blin de Bourdon, au 3 de la rue des Augustins à Amiens… propriété de son arrière grand père maire d'Amiens, député de la Somme & aussi préfet de l'Oise : Marie Louis Alexandre de Blin de Bourdon, vicomte de Domart-en-Ponthieu.
Par son mariage en 1888 avec Jeanne Artus de Valois, (1866 — 1975) doyenne de Picardie en 1974, issue d'une famille amiénoise, installée dans le Doullennais, il réside de plus en plus souvent dans son château du petit village de Wargnies, apporté en dote par son épouse, où comme propriétaire terrien il gère ses biens. Il y mourra le 30 mars 1939.
Son père : Adalbert de Francqueville d'Abancourt est conseiller général de la Somme.
Il est un proche neveux de Charles-Xavier de Francqueville d'Abancourt, dit Charles d'Abancourt, Ministre de la Guerre de Louis XVI, massacré à Versailles le 9 septembre 1792.
Il est aussi un lointain neveux de Pierre de Francqueville, sculpteur des Médicis, du roi Henri IV et de son fils Louis XIII.1
La famille de Francqueville est connue dans le Cambrésis depuis le début du XIIIème siècle où les charges nombreuses — notamment de Bailli de Cambrai — se relèvent sur quatre siècles par ses membres et alliances. Aujourd'hui, le musée de Cambrai s'est fixé dans l'Hôtel de Francqueville en cœur de ville. Cette famille s'est aussi remarquée sur la ville de Douai et leurs alliances sont nombreuses avec les grandes familles du Nord et de la Picardie où ils ont tenus des charges de notables.
Des lettres patentent sont données par le roi Louis XIV lors du traité de Nimègue en 1678 pour reconnaissance de noblesse, après le rattachement de la ville de Cambrai à la France. L'origine du nom est encore incertaine, la filiation est manquante de preuve au XIVème siècle en raison de la destruction d'une grande partie des archives de la ville de Cambrai lors de la première guerre mondiale. La mémoire familiale assure la venue en la ville de Cambrai de deux chevaliers croisés, Jean et Eudes portant les armes d'azur à l'étoile d'or et se voulant "de la franche ville". Le lambel à trois pendant qui brise le blason indique une branche cadette, mais rien encore ne peut prouver qui était l'aîné des deux frères !
Jean de Francqueville est fort pétri de son histoire où chez ses ancêtres, l'art et le mécénat occupent des places très importantes. Ses études réussies au collège et lycée de la Providence à Amiens où il obtient son baccalauréat, puis son volontariat fait — libéré des obligations scolaires et militaires — c'est Paris qu'il désire, et après une année de droit, il abandonne un cursus classique pour étudier le dessin et la peinture dans les ateliers de William Bouguereau et de Tony Robert-Fleury.2
Vite remarqué comme élève consciencieux et talentueux, il est exposé dans de nombreux salons, (Salon de l'école française, Salon des Artistes français, Expositions de la Société des amis des arts, Salon de Paris) où très encouragé et reconnu par ses maîtres, il obtient de nombreux prix.
Jean de Francqueville n'est pas un sédentaire et voyage beaucoup à travers la France, l’Italie, la Suisse et l’Angleterre, notamment aux côtés du Comte de Paris pendant son exil de 1886.
Il travaille son art dans deux ateliers de peinture : au 6 de la rue Duthoit à Amiens, l'hiver… et dans sa propriété de Wargnies lorsque le temps est meilleur où il a fait construire un vaste atelier très haut de plafond avec une immense verrière. Il est qualifié de « peintre picard » comme lui-même qualifiait nombre de ses contemporains lors de son discours de réception à l’Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens le 16 mai 1913. Il exposait avec les meilleurs artistes de la région : Jules Boquet, Auguste Carvin, Horace Colmaire, Gogois, Pierre Ringard, Gustave Riquet, Albert Roze, Albert Siffait de Moncourt, Guy Terrel des Chênes…
Les œuvres de sa plume sont aussi plaisantes que celles du crayon ou du pinceau. Il excelle dans la composition de lectures académiques, et l'on compte plus d'une centaine de textes d'études historiques et artistiques, où l'humour a toujours sa place avec le souci d'une véracité sincère3.
Entre la réserve du peintre et celle de l'homme de société, Jean de Francqueville a choisi : il a donné davantage de temps à sa famille, à sa mairie (pendant près de quarante quatre ans, jusqu'à sa mort), et pour toutes les sociétés et nombreuses associations où il se plaisait à œuvrer… et aussi pour sa vie mondaine et amicale. Il ne refusait pas un voyage culturel, une exposition, une inauguration ou une promenade en mer sur le bateau de son ami Jules Verne.
Très tôt membre de la Société des amis des arts, il en est le président en Picardie de 1920 jusqu'à sa mort en 1939. Sa fierté de Gentleman picard en fera aussi un membre assidu des Rosati Picards et il travaillera avec passion pour la Société des Antiquaires de Picardie, participant à la sauvegarde du patrimoine, et fera partie des "nouveaux découvreurs" des célèbres grottes de Naours4. Il faut noter enfin sa grande disponibilité lors de la grande guerre, où son âge (54 ans) et sa charge de famille l'ayant épargné pour le front; en tant que maire du village, il œuvra avec une très grande générosité pour accueillir les troupes alliées et maintenir le moral de la population5.
Jean de Francqueville était de ces aristocrates — propriétaires terriens — qui n’avait pas besoin de travailler et rentabiliser son art pour vivre. Ses œuvres n’ont pas fait l’objet de ventes à la fin du XIXème siècle et tout au long du XXème siècles. Elles sont restées pour la plupart au sein de sa famille nombreuse et des proches amis gratifiés d’un cadeau du maître. Le XXIème siècle avec sa technologie a donné sur l’œuvre de ce peintre un autre regard, le faisant sortir d’un anonymat qu’il aimait étrangement… Oui, Jean de Francqueville, s'il était qualifié de bienveillant, affable envers tous et s'exprimant avec une exquise politesse, il était aussi reconnu comme d'une modestie presque maladive au regard de son art et ne cherchait pas la gloire en tout lieu. Il n'avait d'ailleurs pas souhaité recevoir la Légion d'Honneur donnée par décret pour les personnalités exerçant plus de trente années la fonction de maire… L'inventaire de 1967 réalisé par son fils aîné est non exhaustif car des œuvres non répertoriées apparaissent désormais à la vente. Certaines aussi sont introuvables comme l'imposant tableau des disciples d'Emmaüs et le portait de son plus jeune fils.
Ses quatre enfants sont eux-mêmes artistes… les deux filles dans la lignée du père, douées pour le dessin, et les garçons s'adonnant avec talent pour la musique.
Il était aussi doté d’un grand sens de l’humour tant par ses propos : « les autres m’ennuient quelques fois, je ne m’ennuie jamais moi-même ! » Que dans ses très nombreux dessins illustrés de petites phrases savoureuses comme celle proposée en illustration.
Sous un autre petit dessin représentant deux médecins, l'un fébrile dans un fauteuil, l'autre debout à ses côtés… l'on peut lire :
— Oh mon père vous me semblez bien pâle…
— Oui, mon fils, je suis malade !
— Oh, mais qui vous soigne ?
— Moi-même…
— Alors c’est un suicide !
Et sous un autre représentant un beau bourgeois sortant quelques billets pour acheter des pâtisseries que porte un enfant sur un grand plateau posé sur sa tête… un dialogue plutôt croustillant :
— Oh mais vous devez en manger beaucoup !
— Non monsieur, on me gronderait ! Je les lèche seulement !
Jean de Francqueville a réalisé quelques centaines de ces petites scènes humoristiques… à tout moment et en tout lieu, il avait besoin de sortir le crayon ou la plume, et croquer la scène plaisante !
Homme de lettre, à la grande culture, au-delà de sa vie mondaine, il est aussi très proche du peuple qui lui servira souvent de modèle, au cœur des paysages picards avec cette lumière qui manque terriblement de soleil, qu’il anime par des scènes de vies touchantes sans jamais êtres mièvres.
Son trait est qualifié de juste. Son dessin est reconnu excellent comme ses peintures dans les salons où il est primé régulièrement, même si les toiles réalisées sont fort peu nombreuses au court de sa vie d’artiste6 !
Jean de Francqueville répondait cependant systématiquement à toutes les commandes amicales familiales et sociétales, travaillant énormément le dessin pour toutes les bonnes occasions : il acceptait chaque supplique et produisait le dessin demandé, de la manifestation populaire, militaire ou religieuse… De l’affiche pour une Conférence de Saint-Vincent de Paul, un menu de mariage familial à illustrer, réaliser le programme des Rosati picards ou des Cabotins d’Amiens, ou pour les livres de ses amis poètes Maurice Percheval et surtout Edouard David…
dans les quelques dessins présentés, il est très intéressant de découvrir les programmes des fêtes à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, ainsi que les grands menus aristocratiques!
Jusqu’à sa mort, il était le crayon à la main, parfois le pinceau !
Sa générosité égalait son talent reconnu. Sa vie sociale n’en a pas fait un artiste acharné au labeur et obsédé par la reconnaissance. Il était aussi considéré comme un personnage d’une très grande modestie, d’une humilité presque gênante pour un artiste, et il venait rarement lui-même chercher ses prix… comme il ne signait quasi jamais ses toiles, ou au dos… pour les expositions. C’est son fils aîné Robert de Francqueville qui se chargera d’en signer un grand nombre après sa mort, pour révéler la mémoire de l’artiste. Un homme à la belle âme, fier de sa foi, en chrétien convaincu.
Sa générosité égalait son talent reconnu. Sa vie sociale n’en a pas fait un artiste acharné au labeur et obsédé par la reconnaissance. Il était aussi considéré comme un personnage d’une très grande modestie, d’une humilité presque gênante pour un artiste, et il venait rarement lui-même chercher ses prix… comme il ne signait quasi jamais ses toiles, ou au dos… pour les expositions. C’est son fils aîné Robert de Francqueville qui se chargera d’en signer un grand nombre après sa mort, pour révéler la mémoire de l’artiste. Un homme à la belle âme, fier de sa foi, en chrétien convaincu.
Le temps gagné pour s’exprimer sur la toile lui a donné l’occasion de réaliser une petite quarantaine de tableaux majeurs et achevés tout-à-fait remarquables dont de beaux portraits de famille, des visages d'enfants, de femmes ou de vieillards à la grâce étonnante. Beaucoup de ses œuvres sont encore dans l'oubli du temps qui passe, mais un livre édité en 2012 en offre un panel fort plaisant8. Quasi tout son travail est protégé au sein de collections privées. Rares sont les tableaux présentés au public si ce n’est l’œuvre majeur « Sainte Ulphe et Saint Domice », dans la Cathédrale d’Amiens qui lui vaudra son entrée à la Société des Artistes Français fondée en 1882 par Tony Robert-Fleury, un de ses maîtres. Il y a aussi « Le vieux mendiant » donné au Musée de Picardie à Amiens le 4 juin 1921. Les églises de Fieffe, de Naours et de Wargnies ont aussi leur tableau.
Œuvres de Jean de Francqueville :
Quelques œuvres majeurs sont à découvrir, dont la principale nécessite une explication détaillée :
Sainte Ulphe et Saint Domice Huile sur toile 242 x 175 cm
Une scène religieuse réalisée pour illustrer la légende des grenouilles muettes des marais d'Hailles… En effet, les raines avaient chanté si fort une nuit que la jeune ermite ne se réveille pas malgré les tentatives vaines de Domice, venant la chercher comme chaque matin pour prier ensemble les matines. Ulphe condamne alors au silence éternel les grenouilles. Sur la légende inscrite en bas du tableau, nous pouvons lire en picard : "Quand Ulphe cogneult que ce avait esté par le bruyt des raines qu'elle avait esté empêchée d'aller aux matines (elle n'avait pas entendu l'appel de Saint Domice), elle imposa perpétuel silence aux maulvaises bestes".
Peinture primée au salon des Artistes français lors de l'exposition de 1896. Donnée par l'auteur, elle est longtemps propriété des Beaux-Arts pour être actuellement sous la protection de l'Association Diocésaine et se trouve toujours — après une belle restauration — dans une chapelle latérale de la cathédrale d'Amiens.
Les critiques d'art furent nombreuses pour cette toile imposante9. Toutes sont unanimes à louer l'attitude simple et naturelle des personnages, le paysage vaporeux qui les environne, et surtout le sentiment qui se dégage de la composition. Nous pouvons retenir l'éloge de Palette : "La toiles 727 représente Sainte Ulphe imposant silence aux grenouilles. La tonalité est claire, très heureuse et d'autant plus appréciable qu'avec le jour cru de la salle et le voisinage de gens qui peignent lumineux, des tons fades et douteux eussent été écrasés et pitoyables. Tout est heureux dans cette toile : sujet, dimensions, agencement. Ceci mérite une étiquette flatteuse". Il semble nécessaire d'y apporter les propos relevés dans le discours de Monsieur Félix LAMY en réponse au discours de réception de Jean de FRANCQUEVILLE à l'Académie d'Amiens le 16 mai 191310 : Vous avez pris pour votre tableau le moment où la jeune fille prononce la condamnation. Une simple fille de chez nous, calme, pure, pensive, avec tout le charme de la jeunesse, et d'une dignité ingénue dans l'attitude et le geste; Domice, vénérable et bienveillant, souriant maintenant de son anxiété vaine, du bon tour joué aux batraciens endiablés, peut-être aussi — car il est homme d'expérience et partant d'indulgence, — de l'extrême sévérité de la jeune fille. Vous lui avez mis beaucoup de pensée dans une composition très sobre et vous lui avez donné pour cadre un paysage délicieux. Que de vérité dans ces verts un peu crus des herbes, des roseaux et des prêles, dans le miroitement de l'eau, que de poésie dans ce bouquet de bois dévalant à la rive et traité dans la manière sommaire de Puvis de Chavannes, dans ces îlots, dans ces grandes nappes liquides dont la perspective s'enfonce au loin sous une lumière un peu grise, dans un air un peu brumeux, mais pourtant fluide, subtil et léger. Vous avez donné là ce que Madame de Staël appelait "la beauté suprême de l'art qui découvre dans la nature tous les secrets en relation avec le cœur de l'homme".
Voici alors le texte original proposé dont quasi la moitié fut ôtée…
Pour Wikipédia
Biographie de Jean de Francqueville :
De par sa mère née Berthe Lallard de Lebucquière — elle-même artiste peintre révélée par ses aquarelles remarquables et des pastels d'une excellente facture — il naît dans l'Hôtel Blin de Bourdon, au 3 de la rue des Augustins à Amiens… propriété de son arrière grand père maire d'Amiens, député de la Somme & aussi préfet de l'Oise : Marie Louis Alexandre de Blin de Bourdon, vicomte de Domart-en-Ponthieu.
Par son mariage en 1888 avec Jeanne Artus de Valois, (1866 — 1975) doyenne de Picardie en 1974, issue d'une famille amiénoise, installée dans le Doullennais, il réside de plus en plus souvent dans son château du petit village de Wargnies, apporté en dote par son épouse, où comme propriétaire terrien il gère ses biens. Il y mourra le 30 mars 1939.
Son père : Adalbert de Francqueville d'Abancourt est conseiller général de la Somme.
Il est un proche neveux de Charles-Xavier de Francqueville d'Abancourt, dit Charles d'Abancourt, Ministre de la Guerre de Louis XVI, massacré à Versailles le 9 septembre 1792.
Il est aussi un lointain neveux de Pierre de Francqueville, sculpteur des Médicis, du roi Henri IV et de son fils Louis XIII.1
La famille de Francqueville est connue dans le Cambrésis depuis le début du XIIIème siècle où les charges nombreuses — notamment de Bailli de Cambrai — se relèvent sur quatre siècles par ses membres et alliances. Aujourd'hui, le musée de Cambrai s'est fixé dans l'Hôtel de Francqueville en cœur de ville. Cette famille s'est aussi remarquée sur la ville de Douai et leurs alliances sont nombreuses avec les grandes familles du Nord et de la Picardie où ils ont tenus des charges de notables.
Des lettres patentent sont données par le roi Louis XIV lors du traité de Nimègue en 1678 pour reconnaissance de noblesse, après le rattachement de la ville de Cambrai à la France. L'origine du nom est encore incertaine, la filiation est manquante de preuve au XIVème siècle en raison de la destruction d'une grande partie des archives de la ville de Cambrai lors de la première guerre mondiale. La mémoire familiale assure la venue en la ville de Cambrai de deux chevaliers croisés, Jean et Eudes portant les armes d'azur à l'étoile d'or et se voulant "de la franche ville". Le lambel à trois pendant qui brise le blason indique une branche cadette, mais rien encore ne peut prouver qui était l'aîné des deux frères !
Jean de Francqueville est fort pétri de son histoire où chez ses ancêtres, l'art et le mécénat occupent des places très importantes. Ses études réussies au collège et lycée de la Providence à Amiens où il obtient son baccalauréat, puis son volontariat fait — libéré des obligations scolaires et militaires — c'est Paris qu'il désire, et après une année de droit, il abandonne un cursus classique pour étudier le dessin et la peinture dans les ateliers de William Bouguereau et de Tony Robert-Fleury.2
Vite remarqué comme élève consciencieux et talentueux, il est exposé dans de nombreux salons, (Salon de l'école française, Salon des Artistes français, Expositions de la Société des amis des arts, Salon de Paris) où très encouragé et reconnu par ses maîtres, il obtient de nombreux prix.
Jean de Francqueville n'est pas un sédentaire et voyage beaucoup à travers la France, l’Italie, la Suisse et l’Angleterre, notamment aux côtés du Comte de Paris pendant son exil de 1886.
Il travaille son art dans deux ateliers de peinture : au 6 de la rue Duthoit à Amiens, l'hiver… et dans sa propriété de Wargnies lorsque le temps est meilleur où il a fait construire un vaste atelier très haut de plafond avec une immense verrière. Il est qualifié de « peintre picard » comme lui-même qualifiait nombre de ses contemporains lors de son discours de réception à l’Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens le 16 mai 1913. Il exposait avec les meilleurs artistes de la région : Jules Boquet, Auguste Carvin, Horace Colmaire, Gogois, Pierre Ringard, Gustave Riquet, Albert Roze, Albert Siffait de Moncourt, Guy Terrel des Chênes…
Les œuvres de sa plume sont aussi plaisantes que celles du crayon ou du pinceau. Il excelle dans la composition de lectures académiques, et l'on compte plus d'une centaine de textes d'études historiques et artistiques, où l'humour a toujours sa place avec le souci d'une véracité sincère3.
Entre la réserve du peintre et celle de l'homme de société, Jean de Francqueville a choisi : il a donné davantage de temps à sa famille, à sa mairie (pendant près de quarante quatre ans, jusqu'à sa mort), et pour toutes les sociétés et nombreuses associations où il se plaisait à œuvrer… et aussi pour sa vie mondaine et amicale. Il ne refusait pas un voyage culturel, une exposition, une inauguration ou une promenade en mer sur le bateau de son ami Jules Verne.
Très tôt membre de la Société des amis des arts, il en est le président en Picardie de 1920 jusqu'à sa mort en 1939. Sa fierté de Gentleman picard en fera aussi un membre assidu des Rosati Picards et il travaillera avec passion pour la Société des Antiquaires de Picardie, participant à la sauvegarde du patrimoine, et fera partie des "nouveaux découvreurs" des célèbres grottes de Naours4. Il faut noter enfin sa grande disponibilité lors de la grande guerre, où son âge (54 ans) et sa charge de famille l'ayant épargné pour le front; en tant que maire du village, il œuvra avec une très grande générosité pour accueillir les troupes alliées et maintenir le moral de la population5.
Jean de Francqueville était de ces aristocrates — propriétaires terriens — qui n’avait pas besoin de travailler et rentabiliser son art pour vivre. Ses œuvres n’ont pas fait l’objet de ventes à la fin du XIXème siècle et tout au long du XXème siècles. Elles sont restées pour la plupart au sein de sa famille nombreuse et des proches amis gratifiés d’un cadeau du maître. Le XXIème siècle avec sa technologie a donné sur l’œuvre de ce peintre un autre regard, le faisant sortir d’un anonymat qu’il aimait étrangement… Oui, Jean de Francqueville, s'il était qualifié de bienveillant, affable envers tous et s'exprimant avec une exquise politesse, il était aussi reconnu comme d'une modestie presque maladive au regard de son art et ne cherchait pas la gloire en tout lieu. Il n'avait d'ailleurs pas souhaité recevoir la Légion d'Honneur donnée par décret pour les personnalités exerçant plus de trente années la fonction de maire… L'inventaire de 1967 réalisé par son fils aîné est non exhaustif car des œuvres non répertoriées apparaissent désormais à la vente. Certaines aussi sont introuvables comme l'imposant tableau des disciples d'Emmaüs et le portait de son plus jeune fils.
Ses quatre enfants sont eux-mêmes artistes… les deux filles dans la lignée du père, douées pour le dessin, et les garçons s'adonnant avec talent pour la musique.
Il était aussi doté d’un grand sens de l’humour tant par ses propos : « les autres m’ennuient quelques fois, je ne m’ennuie jamais moi-même ! » Que dans ses très nombreux dessins illustrés de petites phrases savoureuses comme celle proposée en illustration.
Sous un autre petit dessin représentant deux médecins, l'un fébrile dans un fauteuil, l'autre debout à ses côtés… l'on peut lire :
— Oh mon père vous me semblez bien pâle…
— Oui, mon fils, je suis malade !
— Oh, mais qui vous soigne ?
— Moi-même…
— Alors c’est un suicide !
Et sous un autre représentant un beau bourgeois sortant quelques billets pour acheter des pâtisseries que porte un enfant sur un grand plateau posé sur sa tête… un dialogue plutôt croustillant :
— Oh mais vous devez en manger beaucoup !
— Non monsieur, on me gronderait ! Je les lèche seulement !
Jean de Francqueville a réalisé quelques centaines de ces petites scènes humoristiques… à tout moment et en tout lieu, il avait besoin de sortir le crayon ou la plume, et croquer la scène plaisante !
Homme de lettre, à la grande culture, au-delà de sa vie mondaine, il est aussi très proche du peuple qui lui servira souvent de modèle, au cœur des paysages picards avec cette lumière qui manque terriblement de soleil, qu’il anime par des scènes de vies touchantes sans jamais êtres mièvres.
Son trait est qualifié de juste. Son dessin est reconnu excellent comme ses peintures dans les salons où il est primé régulièrement, même si les toiles réalisées sont fort peu nombreuses au court de sa vie d’artiste6 !
Jean de Francqueville répondait cependant systématiquement à toutes les commandes amicales familiales et sociétales, travaillant énormément le dessin pour toutes les bonnes occasions : il acceptait chaque supplique et produisait le dessin demandé, de la manifestation populaire, militaire ou religieuse… De l’affiche pour une Conférence de Saint-Vincent de Paul, un menu de mariage familial à illustrer, réaliser le programme des Rosati picards ou des Cabotins d’Amiens, ou pour les livres de ses amis poètes Maurice Percheval et surtout Edouard David…
dans les quelques dessins présentés, il est très intéressant de découvrir les programmes des fêtes à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, ainsi que les grands menus aristocratiques!
Jusqu’à sa mort, il était le crayon à la main, parfois le pinceau !
Sa générosité égalait son talent reconnu. Sa vie sociale n’en a pas fait un artiste acharné au labeur et obsédé par la reconnaissance. Il était aussi considéré comme un personnage d’une très grande modestie, d’une humilité presque gênante pour un artiste, et il venait rarement lui-même chercher ses prix… comme il ne signait quasi jamais ses toiles, ou au dos… pour les expositions. C’est son fils aîné Robert de Francqueville qui se chargera d’en signer un grand nombre après sa mort, pour révéler la mémoire de l’artiste. Un homme à la belle âme, fier de sa foi, en chrétien convaincu.
Sa générosité égalait son talent reconnu. Sa vie sociale n’en a pas fait un artiste acharné au labeur et obsédé par la reconnaissance. Il était aussi considéré comme un personnage d’une très grande modestie, d’une humilité presque gênante pour un artiste, et il venait rarement lui-même chercher ses prix… comme il ne signait quasi jamais ses toiles, ou au dos… pour les expositions. C’est son fils aîné Robert de Francqueville qui se chargera d’en signer un grand nombre après sa mort, pour révéler la mémoire de l’artiste. Un homme à la belle âme, fier de sa foi, en chrétien convaincu.
Le temps gagné pour s’exprimer sur la toile lui a donné l’occasion de réaliser une petite quarantaine de tableaux majeurs et achevés tout-à-fait remarquables dont de beaux portraits de famille, des visages d'enfants, de femmes ou de vieillards à la grâce étonnante. Beaucoup de ses œuvres sont encore dans l'oubli du temps qui passe, mais un livre édité en 2012 en offre un panel fort plaisant8. Quasi tout son travail est protégé au sein de collections privées. Rares sont les tableaux présentés au public si ce n’est l’œuvre majeur « Sainte Ulphe et Saint Domice », dans la Cathédrale d’Amiens qui lui vaudra son entrée à la Société des Artistes Français fondée en 1882 par Tony Robert-Fleury, un de ses maîtres. Il y a aussi « Le vieux mendiant » donné au Musée de Picardie à Amiens le 4 juin 1921. Les églises de Fieffe, de Naours et de Wargnies ont aussi leur tableau.
Œuvres de Jean de Francqueville :
Quelques œuvres majeurs sont à découvrir, dont la principale nécessite une explication détaillée :
Sainte Ulphe et Saint Domice Huile sur toile 242 x 175 cm
Une scène religieuse réalisée pour illustrer la légende des grenouilles muettes des marais d'Hailles… En effet, les raines avaient chanté si fort une nuit que la jeune ermite ne se réveille pas malgré les tentatives vaines de Domice, venant la chercher comme chaque matin pour prier ensemble les matines. Ulphe condamne alors au silence éternel les grenouilles. Sur la légende inscrite en bas du tableau, nous pouvons lire en picard : "Quand Ulphe cogneult que ce avait esté par le bruyt des raines qu'elle avait esté empêchée d'aller aux matines (elle n'avait pas entendu l'appel de Saint Domice), elle imposa perpétuel silence aux maulvaises bestes".
Peinture primée au salon des Artistes français lors de l'exposition de 1896. Donnée par l'auteur, elle est longtemps propriété des Beaux-Arts pour être actuellement sous la protection de l'Association Diocésaine et se trouve toujours — après une belle restauration — dans une chapelle latérale de la cathédrale d'Amiens.
Les critiques d'art furent nombreuses pour cette toile imposante9. Toutes sont unanimes à louer l'attitude simple et naturelle des personnages, le paysage vaporeux qui les environne, et surtout le sentiment qui se dégage de la composition. Nous pouvons retenir l'éloge de Palette : "La toiles 727 représente Sainte Ulphe imposant silence aux grenouilles. La tonalité est claire, très heureuse et d'autant plus appréciable qu'avec le jour cru de la salle et le voisinage de gens qui peignent lumineux, des tons fades et douteux eussent été écrasés et pitoyables. Tout est heureux dans cette toile : sujet, dimensions, agencement. Ceci mérite une étiquette flatteuse". Il semble nécessaire d'y apporter les propos relevés dans le discours de Monsieur Félix LAMY en réponse au discours de réception de Jean de FRANCQUEVILLE à l'Académie d'Amiens le 16 mai 191310 : Vous avez pris pour votre tableau le moment où la jeune fille prononce la condamnation. Une simple fille de chez nous, calme, pure, pensive, avec tout le charme de la jeunesse, et d'une dignité ingénue dans l'attitude et le geste; Domice, vénérable et bienveillant, souriant maintenant de son anxiété vaine, du bon tour joué aux batraciens endiablés, peut-être aussi — car il est homme d'expérience et partant d'indulgence, — de l'extrême sévérité de la jeune fille. Vous lui avez mis beaucoup de pensée dans une composition très sobre et vous lui avez donné pour cadre un paysage délicieux. Que de vérité dans ces verts un peu crus des herbes, des roseaux et des prêles, dans le miroitement de l'eau, que de poésie dans ce bouquet de bois dévalant à la rive et traité dans la manière sommaire de Puvis de Chavannes, dans ces îlots, dans ces grandes nappes liquides dont la perspective s'enfonce au loin sous une lumière un peu grise, dans un air un peu brumeux, mais pourtant fluide, subtil et léger. Vous avez donné là ce que Madame de Staël appelait "la beauté suprême de l'art qui découvre dans la nature tous les secrets en relation avec le cœur de l'homme".
Sainte Ulphe et Saint Domice

Tableau représentant la scène aux raines, dans les marais d'hailles, où Sainte Ulphe et Saint Domice leur imposent le silence éternel.
Il est placé dans une chapelle latérale en la cathédrale d'Amiens.
Œuvre de Jean de Francqueville, peintre picard.
Vers la
Scène cinquième
Mémoires d'un vivant par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, pirate des mots et philanalyste, à la découverte de soi-même, pour comprendre l'idée de la philanalyse… la recherche de l'Amour Humain ! Tous droits réservés ©.
Auteur : Yves Philippe de Francqueville