Mémoires d'un vivant par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, pirate des mots et philanalyste, à la découverte de soi-même, pour comprendre l'idée de la philanalyse… la recherche de l'Amour Humain !
Scène huitième
Des hommes fiers…
Oui, fiers cependant ces hommes éprouvés par une société les condamnant en raison de leurs origines et de leur art de vivre !
Fier, cela semble… à la lecture de cette lettre :
Du Capitaine Robert PITTAUD de FORGES :
(Lettre écrite à son épouse, la veille de son départ, le 4 août 1914… Il meurt avec tout son régiment le 21 du même mois).
« Je pars le cœur haut, en chrétien demandant à Dieu de me donner la force et l'intelligence pour accomplir, je ne dis pas mon devoir, mais le sacerdoce de notre métier sublime quand nous nous trouvons dans cette ruée des races pour la défense de notre patrie sacrée.
Ce n'est pas sans un serrement de cœur affreux que je laisse ma femme et mes petits mais c'est le moment de songer à la grandeur de notre rôle et de notre métier.
Faites de mes filles des femmes fortes, instruites, chrétiennes, capables de se diriger seules dans la vie. Mon dernier souvenir sera pour ma mère bien aimée, pour ma femme adorée et pour mes enfants chéris. »
Robert de FORGES, le 4 août 1914.
Cet officier meurt à 37 ans en Belgique, à quelques kilomètres des terres du Prince de CHIMAY, en laissant trois petites filles à sa veuve. Il était aussi le dernier homme portant ce nom étrange, n'ayant pas eu la chance de donner une descendance mâle à son épouse juste avant d'être gazé par ses cousins Germains ! Dommage. Il était artiste : fort bon pianiste et dessinateur subtil. Ses origines multiples sont notamment en liens directes avec d'illustres Maisons de France et d'Europe… Son grand père étant le premier fils non reconnu du jeune Prince de CHIMAY "âgé de juste 18 ans" aurait dit Dalida, et de la Comtesse Pulchérie de TIMBRUNE de VALENCE née BRÛLART de GENLIS.Voici quelques lettres savoureuses sur plusieurs centaines, en archives privées qui contiennent aussi une belle correspondance de Philippe de Forges avec sa "demie sœur" Rosemonde de TIMBRUNE de VALENCE, épouse puis veuve du Maréchal GERARD.

Lettre de Pulchérie, Comtesse de Timbrune de Valence à son fils qui s'appelait encore Joseph de Forges… avant que le premier fils légitime du Prince de Chimay ne naisse de son mariage avec Thérésa Cabarrus…
Elle lui annonce l'envoi de partitions pour qu'il puisse jouer du Violon…
Documents d'archives, collection particulière de Yves Philippe de Francqueville

Lettre de la comtesse de Valence en réponse à semble-t-il une critique sur le prénom et le nom porté par son fils, Philippe Desforges sur les papiers administratifs… qui est "Auguste PITTAUD"… On y découvre la "maladresse du médecin ayant perdu le papier" sur lequel le nom de Melvil devait lui être attribué !
Documents d'archives, collection particulière de Yves Philippe de Francqueville.
Plusieurs centaines de lettres et documents en fournissent les preuves… assurant surtout qu'au XIXème siècle, l'usage de vrais faux et de faux vrais documents était courant pour cacher un bâtard…
Ce bâtard de prince deviendra lui-même !
Il se fera un prénom et un nom. Il fut artiste, homme de lettre, musicien… bon vivant et grand ami généreux et affable des Alexandre DUMAS, Eugène SUE et autres écrivains gais lurons et grands buveurs de bon vin…
Célébré en son temps, il ne revendiquera pas son titre et son rang à la cour, malgré toutes les lettres de celui qu'il devait appeler "parrain" en public ! Il sut de satisfaire de sa propre vie de dandy aristocrate. Il épousera même une cantatrice juive d'origine allemande… "elle aussi serait née de père inconnu", malgré les recommandations un peu vives de la Comtesse de GENLIS, inquiète des mœurs dissolues des amis de Jacques OFFENBACH.
Nous en reparlerons certainement.
En effet, la vie de Joseph, d'Auguste, de Philippe, de Philippe Auguste… des FORGES, "de FORGES", "PITTAUD de FORGES"… en fonction des époques, mais aussi Paul de LUSSAN et autres pseudonymes… est bien riche et savoureuse d'anecdotes et d'écrits de qualité !
Extrait du testament spirituel d'Auguste PITTAUD de FORGES :
"(...) Cet acte constitue un faux. Le nom de « PITTAUD » dont on m'a affublé est tout à fait imaginaire attendue que madame PITTAUD, rentière à Perpignan, n'a jamais existé. La vérité est que je suis le fils aîné du Comte Joseph de CARAMAN, Prince de CHIMAY et de la Comtesse de VALENCE. Lors de ma naissance en 1803, tous deux étaient libres et devaient se marier. L'intrigue d'une femme célèbre, Madame TALIEN, a tout changé. Circonvenu par elle, mon père l'a épousée et je suis resté, comme on le dit, sur le carreau. J'aurais pu à ma majorité, suivant en cela l'exemple de GÉRARDIN qui était dans une position identique, répudier un acte mensonger et prendre carrément un nom qui m'appartenait. Mais il y aurait eu scandale et je voue cela en horreur d'autant plus qu'il aurait atteint une personne qui m'était chère et aurait troublé son existence : ma mère. J'ai donc accepté philosophiquement cette situation qui m'était faite. Mon père avait fait pour moi strictement et bien étroitement ce que la loi lui imposait à mon égard. Je ne lui ai rien demandé au-delà et je puis me dépeindre d'une certaine fierté en pensant que c'est bien en dehors de lui que je suis parvenu à me créer une position honorable et une famille qui m'a amplement dédommagé de mes déceptions antérieures. Tout ce que j'ai cru devoir faire a été de revendiquer le nom de « de FORGES » que mon père m'avait donné à ma naissance, ignorant sans doute lui aussi que celui de « PITTAUD » m'avait été attribué sur mon acte de naissance fantaisiste. J'ajouterai que si, arrivé au terme de ma vie, je rappelle ces faits c'est uniquement pour les constater et non pour m'en prévaloir. Je veux que mes enfants sachent bien que grâce à leur mère et à eux, je n'ai jamais un seul instant regretté la grande existence pour laquelle j'étais né. (...)"
Ce bâtard de prince deviendra lui-même !
Il se fera un prénom et un nom. Il fut artiste, homme de lettre, musicien… bon vivant et grand ami généreux et affable des Alexandre DUMAS, Eugène SUE et autres écrivains gais lurons et grands buveurs de bon vin…
Célébré en son temps, il ne revendiquera pas son titre et son rang à la cour, malgré toutes les lettres de celui qu'il devait appeler "parrain" en public ! Il sut de satisfaire de sa propre vie de dandy aristocrate. Il épousera même une cantatrice juive d'origine allemande… "elle aussi serait née de père inconnu", malgré les recommandations un peu vives de la Comtesse de GENLIS, inquiète des mœurs dissolues des amis de Jacques OFFENBACH.
Nous en reparlerons certainement.
En effet, la vie de Joseph, d'Auguste, de Philippe, de Philippe Auguste… des FORGES, "de FORGES", "PITTAUD de FORGES"… en fonction des époques, mais aussi Paul de LUSSAN et autres pseudonymes… est bien riche et savoureuse d'anecdotes et d'écrits de qualité !
Extrait du testament spirituel d'Auguste PITTAUD de FORGES :
"(...) Cet acte constitue un faux. Le nom de « PITTAUD » dont on m'a affublé est tout à fait imaginaire attendue que madame PITTAUD, rentière à Perpignan, n'a jamais existé. La vérité est que je suis le fils aîné du Comte Joseph de CARAMAN, Prince de CHIMAY et de la Comtesse de VALENCE. Lors de ma naissance en 1803, tous deux étaient libres et devaient se marier. L'intrigue d'une femme célèbre, Madame TALIEN, a tout changé. Circonvenu par elle, mon père l'a épousée et je suis resté, comme on le dit, sur le carreau. J'aurais pu à ma majorité, suivant en cela l'exemple de GÉRARDIN qui était dans une position identique, répudier un acte mensonger et prendre carrément un nom qui m'appartenait. Mais il y aurait eu scandale et je voue cela en horreur d'autant plus qu'il aurait atteint une personne qui m'était chère et aurait troublé son existence : ma mère. J'ai donc accepté philosophiquement cette situation qui m'était faite. Mon père avait fait pour moi strictement et bien étroitement ce que la loi lui imposait à mon égard. Je ne lui ai rien demandé au-delà et je puis me dépeindre d'une certaine fierté en pensant que c'est bien en dehors de lui que je suis parvenu à me créer une position honorable et une famille qui m'a amplement dédommagé de mes déceptions antérieures. Tout ce que j'ai cru devoir faire a été de revendiquer le nom de « de FORGES » que mon père m'avait donné à ma naissance, ignorant sans doute lui aussi que celui de « PITTAUD » m'avait été attribué sur mon acte de naissance fantaisiste. J'ajouterai que si, arrivé au terme de ma vie, je rappelle ces faits c'est uniquement pour les constater et non pour m'en prévaloir. Je veux que mes enfants sachent bien que grâce à leur mère et à eux, je n'ai jamais un seul instant regretté la grande existence pour laquelle j'étais né. (...)"
Monsieur Auguste PITTAUD de FORGES, homme de lettres… Ancien sous-directeur au ministère de la Guerre…
Ses décorations… au 5 mars 1872 :
— Officier de la Légion d'Honneur.
— Commandeur de l'Ordre de St. Grégoire le Grand (Vatican).
— Commandeur de l'Ordre d'Isabelle la Catholique (Espagne).
— Officier de l'ordre de Léopold (Belgique)
— Chevalier de l'Ordre de St. Maurice et Lazar (Piémont)
Ses décorations… au 5 mars 1872 :
— Officier de la Légion d'Honneur.
— Commandeur de l'Ordre de St. Grégoire le Grand (Vatican).
— Commandeur de l'Ordre d'Isabelle la Catholique (Espagne).
— Officier de l'ordre de Léopold (Belgique)
— Chevalier de l'Ordre de St. Maurice et Lazar (Piémont)
Sur l'ex-libris d'Auguste PITTAUD de FORGES, l'ensemble de ses principales décorations :

Ex-libris d'Auguste PITTAUD de FORGES — dessiné par lui-même — retrouvé dans un beau livre acheté par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE sur l'Internet. Il est issu de sa splendide bibliothèque donnée à une œuvre religieuse par la veuve de son petit fils Robert, avec la propriété meublée… le Château de l'Albarède, dans le Tarn ! l'on peut voir en détail sa collection de médailles à une époque où cela avait un peu de sens de les présenter dans le grand monde des héritiers, pour s'affirmer comme bâtard qui s'est construit par lui-même ! Il se donne un casque de prince pour rappeler son père, et se construit une devise originale où les mots "livre" et "liberté" se confondent en latin…
Deux veuves de guerre avec des enfants en très bas âge, la plus jeune ayant juste 4 mois à la mort de son père, cela laisse des traces certaines… et l’union de deux de leurs enfants, vingt ans plus tard, sera une certitude, un pacte à venir, selon la légende.
Une pension de veuve de guerre n’est pas bien lourde. Cela imposera aux deux femmes de puiser énormément dans les biens familiaux afin de garder sensiblement le niveau vie auquel elles étaient habituées et fragilisera pour longtemps les familles.
Le culte à Saint Yves, en cette petite ville de Guingamp, était fervent.
Au château familial picard furent apportés, en mémoire de ces temps douloureux, quelques meubles réalisés sur les motifs du reliquaire, dont un imposant porte manteau à l’effigie du saint homme qui fini ses jours dans une bergerie, deux vitrines et un lourd bureau, symbole à venir de querelles familiales sur fond d’héritage.
Saint Yves, c’est celui finalement qui révèle et rachète les souffrances d’un passé terrible.
Devons-nous accepter sans question ni formalité d’être inconsciemment et/ou consciemment la mémoire vivante d’une histoire d’hier ?
La part inconsciente et consciente du choix d’un prénom par les parents, voire les grands-parents a-t-elle une sensible influence sur la vie d’un être ?
Yves de FRANCQUEVILLE doit-il accepter simplement le choix des autres dans sa propre construction… ou est-il possible d'accueillir l'histoire et se bâtir soi-même ?
Accepter, c'est juste raisonner… L'esprit seul agit !
Accueillir, c'est laisser aussi parler le cœur…
la place du cœur dans notre réflexion… c'est rechercher une harmonie sans souffrance, frustration ou sacrifice ! poursuivre simplement une quête qui nous conduit à la découverte de la philanalyse…
Une pension de veuve de guerre n’est pas bien lourde. Cela imposera aux deux femmes de puiser énormément dans les biens familiaux afin de garder sensiblement le niveau vie auquel elles étaient habituées et fragilisera pour longtemps les familles.
Le culte à Saint Yves, en cette petite ville de Guingamp, était fervent.
Au château familial picard furent apportés, en mémoire de ces temps douloureux, quelques meubles réalisés sur les motifs du reliquaire, dont un imposant porte manteau à l’effigie du saint homme qui fini ses jours dans une bergerie, deux vitrines et un lourd bureau, symbole à venir de querelles familiales sur fond d’héritage.
Saint Yves, c’est celui finalement qui révèle et rachète les souffrances d’un passé terrible.
Devons-nous accepter sans question ni formalité d’être inconsciemment et/ou consciemment la mémoire vivante d’une histoire d’hier ?
La part inconsciente et consciente du choix d’un prénom par les parents, voire les grands-parents a-t-elle une sensible influence sur la vie d’un être ?
Yves de FRANCQUEVILLE doit-il accepter simplement le choix des autres dans sa propre construction… ou est-il possible d'accueillir l'histoire et se bâtir soi-même ?
Accepter, c'est juste raisonner… L'esprit seul agit !
Accueillir, c'est laisser aussi parler le cœur…
la place du cœur dans notre réflexion… c'est rechercher une harmonie sans souffrance, frustration ou sacrifice ! poursuivre simplement une quête qui nous conduit à la découverte de la philanalyse…
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Scène neuvième
Mémoires d'un vivant par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, pirate des mots et philanalyste, à la découverte de soi-même, pour comprendre l'idée de la philanalyse… la recherche de l'Amour Humain ! Tous droits réservés ©.
Auteur : Yves Philippe de Francqueville