Une promenade socratique avec Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, philanalyste et pirate des mots…
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Socrate meurt.
Platon devient-il immortel ?
Platon a estimé constructif de poser Socrate comme jaillissement de son moi.
Socrate semble alors voler ce moi de Platon pour voler de ses propres ailes : Socrate existe finalement au-delà de Platon.
Le moi jailli devient alors lui-même créateur, contre le gré de son créateur.
Platon n'est pas né en jaillissant, mais a donné naissance… Il a procréé… et l'être Socrate, aboutissement de ce que n'a pas su être Platon, devient finalement rivalité de son « non être ».
Pour devenir, Platon doit, à l'image d'une mère pour cet enfant qui vient d'elle, achever sa création.
Platon découvre que son moi doit être posé dans le jaillissement de son être[1] et non déposé par frustration de ne pas savoir être.
Socrate devait mourir…
Le « non-être » se rassure à sa manière par le jeu du syllogisme où la faiblesse des mots est déjà une trahison.
« La perversion de la Cité commence par la fraude des mots » nous annonce Platon, et Le comte Alfred Korzybski le reprend dans son introduction à la Sémantique Générale avec cette terrible analyse nous révélant comme quoi « le mot n’est pas l’idée »… et que « la carte n’est pas le territoire ».
Se plaire à dire que :
Socrate est un homme…
S'inquiéter du fait que :
Tous les hommes sont mortels…
Nous invite à penser que :
Socrate est mortel.
C'est notre incapacité de jaillir de notre être pour nous poser, qui nous conduit alors à tuer Socrate.
La mort de Socrate rassure notre non-être.
La mort de Socrate complaît l'homme parfait.
Que Socrate soit homme ou idée de Platon, alors que plus de 25 siècles se sont écoulés… Que pouvons-nous savoir en vérité ?
Toujours rien de vrai : pas de certitudes…
Que s’est-il passé depuis ?
« Rien de nouveau sous le soleil » nous écrirait encore Qohelet[2] : nous nous entretuons toujours avec « un temps pour la paix et un temps pour faire la guerre »…
Alors, dans ce jardin où, selon un Victor Hugo réducteur, massacré par la disparition de sa fille « il faut que l’herbe pousse et que les enfants meurent[3] », nous pouvons vraiment désespérer…
Se laisser mourir en attendant la mort ou vivre heureux dans le jaillissement !
Cependant, il nous est aussi possible de nous éveiller au beau ou plutôt à l’idée de beau, pour donner sens à notre vie, à nous-mêmes… à l’autre peut-être ?
Oui, en trouvant dans l’instant, quelques réalités à notre humanité… pour y partager par exemple, ces déjeuners sur l’herbe, si chers à Marcel Proust…
Socrate immortel ?
Oui…
Socrate est peut-être enfin ce qu’il souhaitait être : anhistorique !
Il est le premier et le dernier des philosophes de notre ère… l’unique, en déplaise à Bernard Henri Lévy.
Socrate serait l’alpha et l’oméga !
Socrate est celui qui nous apprend comme le voulais peut-être au final — libéré de ses peurs — Emmanuel Kant, à « penser par soi-même[4] » pour trouver la liberté…
Mais pas n’importe quelle liberté : Pas celle non plus attribuée à Aristote où les maîtres ont droit aux esclaves[5]…
Nous sommes tous avec lui dans la recherche de ce qui nous permet de grandir pour être le meilleur de nous-mêmes : révéler une société où le boulanger a sa place reconnue comme le professeur ou le chirurgien barbier…
Le Socrate d’aujourd’hui poursuit dans notre monde sa quête non aristotélicienne : développer en chacun de nous ce qui est bon, utile, beau, noble… par l’art de la parole.
Socrate est le verbe libéré des peurs et des systèmes ; il est éternellement la recherche de la lumière : une forme de vérité qui ouvre les portes par la force des questions.
Le sensible et l’intelligible — le corps et l’esprit — que se partagent les scientifiques et les philosophes dans des guerres stériles, sauraient se rencontrer et se comprendre avec le cœur… C’est certainement là le secret de Socrate, l’énigme Platonicienne : L’amour !
Socrate nous forme à cette analyse… la philanalyse : l’analyse de l’amour humain[6].
Peut-être en relevant ce défi chez le personnage énigmatique Socrate nous serions tous gagnants à savourer notre unicité comme notre droit à la différence ?
Voici… puisque la nuit s’annonce[7] et que la cloche sonne…
Avant que ne ferme le jardin, voici donc une dernière règle socratique du jeu de la vie proposée en guise de conclusion ouverte à un bel avenir :
« Tentons de ne pas nous abîmer nous-mêmes, évitons d’abîmer l’autre ; apprenons à grandir à la rencontre de l’autre… et si possible, espérons que l’autre sache grandir à notre rencontre ! »
Oui, en trouvant dans l’instant, quelques réalités à notre humanité… pour y partager par exemple, ces déjeuners sur l’herbe, si chers à Marcel Proust…
Socrate immortel ?
Oui…
Socrate est peut-être enfin ce qu’il souhaitait être : anhistorique !
Il est le premier et le dernier des philosophes de notre ère… l’unique, en déplaise à Bernard Henri Lévy.
Socrate serait l’alpha et l’oméga !
Socrate est celui qui nous apprend comme le voulais peut-être au final — libéré de ses peurs — Emmanuel Kant, à « penser par soi-même[4] » pour trouver la liberté…
Mais pas n’importe quelle liberté : Pas celle non plus attribuée à Aristote où les maîtres ont droit aux esclaves[5]…
Nous sommes tous avec lui dans la recherche de ce qui nous permet de grandir pour être le meilleur de nous-mêmes : révéler une société où le boulanger a sa place reconnue comme le professeur ou le chirurgien barbier…
Le Socrate d’aujourd’hui poursuit dans notre monde sa quête non aristotélicienne : développer en chacun de nous ce qui est bon, utile, beau, noble… par l’art de la parole.
Socrate est le verbe libéré des peurs et des systèmes ; il est éternellement la recherche de la lumière : une forme de vérité qui ouvre les portes par la force des questions.
Le sensible et l’intelligible — le corps et l’esprit — que se partagent les scientifiques et les philosophes dans des guerres stériles, sauraient se rencontrer et se comprendre avec le cœur… C’est certainement là le secret de Socrate, l’énigme Platonicienne : L’amour !
Socrate nous forme à cette analyse… la philanalyse : l’analyse de l’amour humain[6].
Peut-être en relevant ce défi chez le personnage énigmatique Socrate nous serions tous gagnants à savourer notre unicité comme notre droit à la différence ?
Voici… puisque la nuit s’annonce[7] et que la cloche sonne…
Avant que ne ferme le jardin, voici donc une dernière règle socratique du jeu de la vie proposée en guise de conclusion ouverte à un bel avenir :
« Tentons de ne pas nous abîmer nous-mêmes, évitons d’abîmer l’autre ; apprenons à grandir à la rencontre de l’autre… et si possible, espérons que l’autre sache grandir à notre rencontre ! »
…s'ouvre à nous .
Soyons donc éveillés à la quête
de l'idée du beau !
Notre propre jardin est à cultiver chaque jour,
chaque instant…
afin que nous puissions offrir
le meilleur de nous-mêmes !
——————————— notes
[1] Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling : Philosophie de l’art. « L’être se pause par un jaillissement issu de son propre néant ».
[2] L’Ecclésiaste : « Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité ».
[3] Victor Hugo : « il faut que l’herbe pousse et que les enfants meurent ».
[4] Emmanuel Kant, Critique de la raison pure : « penser par soi-même, c’est le principe de la pensée libre ».
[5] Aristote : « l’esclavage est soit par nature - l'homme incapable de se gouverner par lui-même - soit du fait d'une victoire ».
[6] La Philanalyse : l’analyse de l’amour humain… Mot et définition construits sur le terme grec signifiant le verbe « aimer » et le nom commun « analyse »… La conception d’un travail analytique basé sur un système de base ternaire et évolutif où le cœur tente de restaurer une harmonie avec l’esprit et le corps, chez un être partagé !
C’est un des premiers fruits issus des longues années de recherches de Yves Philippe de Francqueville sur la quête du sens de la vie, et du bien-être humain. Pour permettre aux Individus Hors Normalités, les I.H.N. ou IHN, de vivre dans ce monde qui ne les accueille pas…
[7] Genèse : « Il y eut un soir, il y eut un matin »… un nouveau jour qui s’annonce !
Si vous avez aimé… si vous souhaitez partager avec d'autres cette promenade socratique, n'hésitez pas à la diffuser par le net … Merci !
© Yves Philippe de Francqueville, version avril 2012.
Sur des travaux de recherches réalisés depuis quelques dizaines d’années.
Premier jet sur papier au couvent des dominicains de Montpellier en août 1996.
Tout cela fut regroupé et construit sous forme d’une promenade socratique, pour une conférence proposée la première fois, à Montpellier, dans l’amphithéâtre de l’Hôtel Mercure Centre, le 23 juin 2010.
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