Une promenade socratique avec Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, philanalyste et pirate des mots…
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Vivre sans dieux ?
Vivre libre…
En fait, la réponse classique à la liberté demandée… c’est :
Que le monde des humains irait « encore » plus mal… s’il ne s’était pas protégé de ses faiblesses animales, et s’il n’avait pas été édifié par tant de formidables religions successives depuis quelques milliers d’années !
Mais écoutons les : aujourd’hui, c’est enfin le Grand Jour !
Sans dieu nous serions perdus…
Voilà un des très rares instants de conciliation, de généralisation, d’entente et d’unification de toutes les croyances… avant que les guerres ne reprennent !
Giordano Bruno — savant moine éclairé — pour mettre fin en douceur à ces millénaires d’obscurantisme, avait eu la très bonne idée de faire un mixe original des différentes religions en incluant notamment dans le christianisme un peu des sympathiques divinités égyptiennes…
Il fut brûlé vif par ses frères.
Aujourd’hui, puisqu’il est encore temps, savourons donc l’imposante statue du Sphinx, au pied des grandes pyramides. Ce monstre de pierre a su franchir les siècles et les millénaires pour imposer sa face aux mortels que nous sommes.
Sa présence reste éphémère aussi vis-à-vis de l’usure du temps, mais bien plus encore ces jours ci au regard des lois du Coran, interprétées par les religieux des différentes confessions islamistes qui viennent de prendre le pouvoir en Égypte. Il y a quelques sages frères musulmans qui savent que cette statue de dieu illégitime est vouée naturellement à la destruction.
Boum…
Il nous restera bientôt quelques photos !
Peintres, à vos pinceaux…
Oui, ce fut certainement dramatique et lâche de laisser des religieux en liberté détruire les bouddhas des montagnes Afghânes[1], mais c’était aussi, au-delà d’une création humaine classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, la représentation d’une idéologie à connotation plus religieuse qu’artistique.
Une religion en chasse une autre et garder le souvenir des mythes anciens affaibli le culte présent.
Les adorateurs du troisième Reich brûlaient aussi des livres, dans une quasi indifférence des peuples voisins…
Les religions se conduisent en sociétés tyranniques. Elles se doivent de faire table rase du passé pour instaurer l’ordre nouveau.
Certains osent dire alors que le Mythe de Cthulhu et peut-être la vérité sur nos origines. Il n’est finalement pas plus absurde ou plus ridicule que les autres. Howard Phillips Lovecraft a certainement été lui aussi en contact direct avec l’Ange… il a peut-être un rôle similaire à celui de Moïse, de Jésus, de Mahomet ou de Raël (le demi-frère de Jésus car de même Père mais de mère différente) : Tous viennent nous annoncer quelques vérités vraies de dieux que les humains doivent servir…
Un dieu, des dieux… encore et toujours !
Et combien de prophètes, de grands prêtres et autres oracles ont sévi avant eux pour développer et tenir en puissance des nombreuses religions passées de mode ?
Gardons pour nous consoler les propos forts intéressants d’Anatole France sur la durée temporelle d’une vérité…
Les plus tenaces seraient centenaires et pour quelques exceptions… millénaires ![2]
L’Islam passera aussi naturellement de son apogée à sa déchéance et à son oubli. Il est juste souhaitable que la planète n’en garde pas trop de stigmates, de ruines et autres désolations, guerres et massacres… comme nous en avons l’habitude avec tant de religions !
L'Egypte risque de se réveiller prochainement devant l'illusion d'un passé de plus de quarante siècles… Les nombreux sites "protégés par l'UNESCO" ne sont pas du goût des Salafistes !
L’humain survivant garde cependant en mémoire fort diffuse les histoires du passé. Il a l’art de sacraliser — après avoir fini par occulter ou assimiler le génocide de leurs pères — quelques vestiges emblématiques de la volonté de certains tyrans à enfermer leurs peuples dans des croyances et des murs… Citons juste cette « grande muraille » — cette TROP grande muraille, car ce qui sépare les peuples est toujours TROP grand — parmi tant d’autres frontières, respectées et admirées, qui révèlent toujours cependant des massacres oubliés[3].
Une cathédrale, une basilique au goût plus ou moins douteux, un monument religieux… quelques tas de pierres, de briques ou de fer et de bois qui sont probablement intéressants par le travail des architectes et des ouvriers, des artisans, parfois même des artistes qui ont donnés leur temps et leur sang… Cela reste toujours des temples dédiés à quelques dieux craints et/ou adorés…
Les fondements s’ancrent généralement dans le massacre des croyances précédentes, la destructions de cultures anciennes ou la valorisation d’espoirs perdus.
Amadou Hampâté Bâ[4] voit la perte dramatique d’une connaissance infinie dans la mort d’un vieillard, comme d’autres pleurent devant toutes ces bibliothèques en feu revisitées par Lucien Xavier Polastron[5].
Enfin, remémorons-nous le célèbre calife Omar, robuste successeur du prophète Mahomet (et grand buveur de vin), qui disait simplement que le Coran suffisait à lui-même… et qu’il fallait brûler les bibliothèques ![6]
Arrêtons-nous alors…
Une pause semble nécessaire dans cette partie bien fragile de notre jardin.
————————— notes
[1] Les deux géants de Bâmiyân, aux origines un peu floues, construits pour rassurer ou inquiéter…
[2] Nicolas Ségur : Dernières conversations avec Anatole France.
[3] La grande muraille de Chine est la mémoire d’un drame où 10.000 ans de civilisations furent reniés puis effacés de force de la mémoire des hommes. Des dizaines de millions d’hommes seraient morts en comptant ceux qui l’ont bâtie et ceux qui furent exterminés pour avoir refusé de se plier aux lois des tyrans.
Il a été même dit que l’américain, s’il avait marché sur la Lune en 1969, aurait pu affirmer que cet édifice terrestre, n’est pas visible à l’œil nu depuis son satellite… Encore une question passionnante à débattre…
Mais rappelons-nous aussi tous les autres murs anciens et présents… qui se détruisent ou se construisent encore : Ceux d’Adrien, d’Antonin, de Belfast, de Berlin, de Gaza…
[4] Amadou Hampâté BÂ : « en Afrique, un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ».
[5] Lucien-Xavier Polastron : Livres en feu.
[6] Omar ibn al-Khattab, successeur guerrier de Mahomet, qui étend son pouvoir au moyen de persécutions religieuses et de massacres jusqu’à son assassinat en 644. La grande mosquée construite en 1193, à Jérusalem, porte son nom en souvenir de sa venue en 638…
Gardons pour nous consoler les propos forts intéressants d’Anatole France sur la durée temporelle d’une vérité…
Les plus tenaces seraient centenaires et pour quelques exceptions… millénaires ![2]
L’Islam passera aussi naturellement de son apogée à sa déchéance et à son oubli. Il est juste souhaitable que la planète n’en garde pas trop de stigmates, de ruines et autres désolations, guerres et massacres… comme nous en avons l’habitude avec tant de religions !
L'Egypte risque de se réveiller prochainement devant l'illusion d'un passé de plus de quarante siècles… Les nombreux sites "protégés par l'UNESCO" ne sont pas du goût des Salafistes !
L’humain survivant garde cependant en mémoire fort diffuse les histoires du passé. Il a l’art de sacraliser — après avoir fini par occulter ou assimiler le génocide de leurs pères — quelques vestiges emblématiques de la volonté de certains tyrans à enfermer leurs peuples dans des croyances et des murs… Citons juste cette « grande muraille » — cette TROP grande muraille, car ce qui sépare les peuples est toujours TROP grand — parmi tant d’autres frontières, respectées et admirées, qui révèlent toujours cependant des massacres oubliés[3].
Une cathédrale, une basilique au goût plus ou moins douteux, un monument religieux… quelques tas de pierres, de briques ou de fer et de bois qui sont probablement intéressants par le travail des architectes et des ouvriers, des artisans, parfois même des artistes qui ont donnés leur temps et leur sang… Cela reste toujours des temples dédiés à quelques dieux craints et/ou adorés…
Les fondements s’ancrent généralement dans le massacre des croyances précédentes, la destructions de cultures anciennes ou la valorisation d’espoirs perdus.
Amadou Hampâté Bâ[4] voit la perte dramatique d’une connaissance infinie dans la mort d’un vieillard, comme d’autres pleurent devant toutes ces bibliothèques en feu revisitées par Lucien Xavier Polastron[5].
Enfin, remémorons-nous le célèbre calife Omar, robuste successeur du prophète Mahomet (et grand buveur de vin), qui disait simplement que le Coran suffisait à lui-même… et qu’il fallait brûler les bibliothèques ![6]
Arrêtons-nous alors…
Une pause semble nécessaire dans cette partie bien fragile de notre jardin.
————————— notes
[1] Les deux géants de Bâmiyân, aux origines un peu floues, construits pour rassurer ou inquiéter…
[2] Nicolas Ségur : Dernières conversations avec Anatole France.
[3] La grande muraille de Chine est la mémoire d’un drame où 10.000 ans de civilisations furent reniés puis effacés de force de la mémoire des hommes. Des dizaines de millions d’hommes seraient morts en comptant ceux qui l’ont bâtie et ceux qui furent exterminés pour avoir refusé de se plier aux lois des tyrans.
Il a été même dit que l’américain, s’il avait marché sur la Lune en 1969, aurait pu affirmer que cet édifice terrestre, n’est pas visible à l’œil nu depuis son satellite… Encore une question passionnante à débattre…
Mais rappelons-nous aussi tous les autres murs anciens et présents… qui se détruisent ou se construisent encore : Ceux d’Adrien, d’Antonin, de Belfast, de Berlin, de Gaza…
[4] Amadou Hampâté BÂ : « en Afrique, un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ».
[5] Lucien-Xavier Polastron : Livres en feu.
[6] Omar ibn al-Khattab, successeur guerrier de Mahomet, qui étend son pouvoir au moyen de persécutions religieuses et de massacres jusqu’à son assassinat en 644. La grande mosquée construite en 1193, à Jérusalem, porte son nom en souvenir de sa venue en 638…
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Une promenade socratique avec Yves Philippe de FRANCQUEVILLE, philanalyste et pirate des mots…
Auteur : Yves Philippe de Francqueville
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